Antananarivo, 11 novembre, 6h15 – Andry Rajoelina revient sur le long délestage du week-end de la Toussaint. Il dénonce que la Jirama n’ait pas suivi les consignes qu’il a données lors de sa descente à Ambohimanambola le 30 octobre dernier. “Quand le président donne des consignes, il faut voir comment les exécuter”, martèle le président de la République durant son intervention sur la chaîne nationale dimanche. Or, à l’entendre, les responsables de la Jirama ne se sont pas empressés de mettre les instructions présidentielles à exécution.
“Au moment où j’ai dit qu’il ne devrait plus y avoir de délestage, les responsables de la Galana Raffinerie Terminale (GRT) ont déjà signalé qu’ils seraient en day off le vendredi 1er et le samedi 2 novembre. Ils ont alors demandé à ce que la récupération des carburants soit programmée. Mais la Jirama ne s’était pas pressée, n’a pas anticipé et n’a pas devancé ce qui pouvait se passer”, déplore Andry Rajoelina. “Et il s’est passé ce qui s’est passé : un long délestage durant le week-end, jusqu’à lundi”, poursuit-il, se demandant s’il s’agit “de négligence, d’acte intentionnel ou d’incompétence”?. “Il faut redresser la façon de travailler à la Jirama”, insiste-t-il alors.
Mais au-delà de ce qu’il qualifie de laxisme et de manque d’anticipation, le président de la République se demande aussi s’il n’y pas derrière la non-exécution de ses instructions une volonté de semer des troubles dans le pays. “Quand la production manque, il faut couper l’approvisionnement en électricité”, indique-t-il, rappelant le principe du délestage. Mais il s’est dit “étonné que les coupures aient concerné les quartiers qui ont voté pour lui et où résident ses électeurs, en l’occurrence Ankasina, 67ha, Andohatapenaka, Itaosy”. Il se dit d’autant plus surpris que “malgré les manifestations qui ont déjà éclaté dans ces localités, l’électricité allait encore y être coupée le lendemain”. “Pourquoi? Qui veut qu’il y ait des troubles?” se demande-t-il.
A en croire le ministre de l’Energie et des hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, et le directeur général de la Jirama, Ron Weiss, il n’y a effectivement eu que cinq camions arrivés à Antananarivo le dimanche 3 novembre. Leur nombre est monté à huit le lundi 4 novembre, et à 15 le mardi 5 novembre. A l’insuffisance de camions censés transporter les carburants jusqu’à Ambohimanambola, l’explosion du transformateur TR2 de 25MVA de la sous-station Tana-Sud à Anosizato le samedi 2 novembre à 22h a aggravé la situation dans les quartiers du Sud et de l’Ouest d’Antananarivo, jusque dans l’Itasy.
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