CARBURANTS – Le prix à la pompe moins cher que le prix réel

La vérité des prix n’est pas encore atteinte. Si l’on en croit la nouvelle structure tarifaire récemment publiée par l’Office malgache des hydrocarbures (OMH), le prix à la pompe est en moyenne de 265 ariary moins cher que le prix de référence. Malgré une baisse des différentes composantes du prix, les autorités ont encore dû utiliser le système d’ajustement des prix maxima affichés à la pompe pour pouvoir diminuer les prix proposés au public.

Ainsi, si le prix du litre du super carburant devrait être de 4 229 ariary, les stations services l’écoulent à 4 100 ariary, soit une différence de 129 ariary. Le prix du gasoil, lui, s’affiche à 3 400 ariary alors que le prix réel est de 3 695 ariary, soit un ajustement de 295 ariary. Le pétrole lampant qui devrait coûter 2 746 ariary, quant à lui, est vendu à 2 130 ariary, générant un gap de 616 ariary par litre.

Afin de concrétiser la promesse présidentielle de baisser les prix des carburants, les autorités ont négocié une nouvelle structure tarifaire auprès des compagnies de distribution pétrolière. Les baisses obtenues n’ont toutefois pas encore permis d’arriver à la vérité des prix, obligeant le gouvernement à recourir au système de lissage déjà appliqué sous l’administration Rajaonarimampianina.

Il faut cependant noter que les réductions appliquées sur les différents postes constituant la structure de prix sont conséquentes. Après négociations, le gouvernement a obtenu que les compagnies de distribution réduisent leurs marges bénéficiaires de 100 ariary. Celles-ci sont passées de 443 ariary par litre à 343 ariary par litre. Le coût du fret maritime qui était l’une des rubriques les plus chères a diminué de près de 86 ariary par litre, soit une baisse de 43% par rapport au coût initial. Les frais d’approche qui coûtaient près de 77 ariary par litre sont pour leur part passés à 36 ariary par litre.

Grâce à la nouvelle structure tarifaire qui s’applique rétroactivement aux prix affichés depuis janvier, le gouvernement affirme avoir réussi à « annuler » la totalité du passif qu’il devait aux pétroliers à la suite du blocage des prix à la pompe en 2018. Avec la non-application de la vérité des prix, cependant, l’État semble contracter de nouvelles dettes auprès des compagnies de distribution pétrolière.