Antananarivo, 30 Mai, 8h40 – Après plus d’un an de travail collectif, la chaîne du livre à Madagascar dispose désormais d’un document de référence. La Charte des acteurs professionnels du livre a été officiellement remise mercredi au ministère de la Communication et de la culture. Cette charte a été rédigée au terme de cinq ateliers de trois jours animés par Agnès Debiage de l’ADCF Africa depuis septembre 2023. Elle formalise les engagements réciproques entre les auteurs, éditeurs, illustrateurs, imprimeurs, libraires, diffuseurs et autres institutions avec l’objectif de structurer de manière claire et durable le secteur du livre.
Elina Razanadriaka, directrice de la maison d’édition Mpariaka Boky Madagascar, évoque l’importance de la Charte. “Il était temps de sortir du flou, de reconnaître les rôles de chacun et de poser les bases d’une collaboration saine et respectueuse”, explique-t-elle. Insistant sur l’aspect participatif du projet, elle souligne que même “les illustrateurs ou les auteurs [qui] n’ont rejoint le processus qu’à la fin ont pu peser sur le texte final”. “Ce n’est pas une charte imposée, c’est une parole commune”, ajoute-t-elle. L’éditrice considère le document comme une “boussole” qui “donne de la lisibilité à la filière et du poids à ceux qui la font vivre”.
Fetra Rakotondrasoava, secrétaire général du ministère de la Communication et de la culture, parle d’un document destiné à “encadrer la collaboration des différents professionnels afin que chaque maillon de la chaîne du livre soit reconnu et soutenu”. “Lorsque l’un des acteurs est en difficulté, c’est l’ensemble de la chaîne qui est fragilisé”, soutient-il. Mais au-delà d’être un document fondateur pour les professionnels, il parle également d’un “cadre de référence dans la prise de décision par les autorités publiques en matière de promotion du livre, de réforme et d’amélioration des politiques sectorielles”.
Pour les professionnels du livre, la charte établit “une structuration claire de la chaîne du livre, dans laquelle chacun peut se positionner et être reconnu”. Elle met en avant “les principes de responsabilité, de respect mutuel entre les métiers, de professionnalisation et de reconnaissance du livre ‘Vita malagasy’”. “Nous avons appris à mieux collaborer, à écouter chaque point de vue, à débattre et à construire un texte validé par tous”, indiquent-ils à l’issue du cinquième atelier de trois jours organisé cette semaine. “C’est avec fierté que nous engageons nos responsabilités individuelles au service du livre et de la lecture à Madagascar”, concluent-il.
Cette charte qui marque une étape importante dans la professionnalisation du secteur du livre est le fruit de deux années de réflexion collective dans le cadre du projet Ressources éducatives. Le projet, mis en œuvre par l’Institut français et l’Unesco avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD), est réalisé en partenariat avec le ministère de la Communication et de la culture à travers la Bibliothèque nationale de Madagascar.














