Antananarivo, 14 Juin, 17h40 – Un client « grand compte » qui s’approvisionne sur le réseau de distribution classique. La Jirama admet avoir procédé à l’achat de carburant auprès de stations-services dans certains sites où elle opère. Pour le directeur général par intérim de la société d’Etat, Rivo Radanielina, « tous les moyens sont à mobiliser et toutes les solutions sont à prendre pour sécuriser l’exploitation et pour éviter les coupures ou les réduire au minimum, c’est actuellement une priorité », explique-t-il face à la presse ce mardi.
Rivo Radanielina rassure que des longues discussions avec les opérateurs pétroliers et les gérants de stations-services avaient été menées pour gérer les quantités de carburants disponibles dans ces zones afin d’éviter que cet approvisionnement ne cause de pénurie. D’ailleurs, l’opération n’est pas globale mais seulement pour « quelques sites », précise-t-il.
La Jirama négocie directement avec les compagnies pétrolières pour son approvisionnement en carburant normalement. Le prix du gazoil qui lui est livré diffère donc de celui affiché à la pompe pour les consommateurs. Faute de moyens financiers, toutefois, la société d’Etat confie avoir réduit de 30% la quantité des carburants qu’elle utilise. La raison est que le prix du gazoil qui lui était livré a doublé en espace d’un an ; pareil pour le fuel qui a accusé une hausse de 58%, détaille Rivo Radanielina. Or parallèlement les prix à la pompe sont administrés par l’Etat et sont restés inchangés jusqu’à ce jour. Acheter du gazoil auprès des stations-services coûte donc moins cher à la Jirama.
N’étant pas en mesure d’honorer ses engagements de paiement envers ses livreurs , la Jirama a quand même été approvisionnée en carburant pendant plusieurs mois, grâce à la réquisition des compagnies pétrolières effectuée par le ministère de l’Energie et des hydrocarbures (MEH). Le MEH ne pourra cependant plus effectuer de réquisitions, contraignant la compagnie nationale d’économiser jusqu’à 40% de sa réserve en carburant.
Le projet d’importation directe de carburant par la Jirama se présente alors comme solution à mettre en œuvre, pour l’approvisionnement en fuel dans un premier temps. Rivo Radanielina confie avoir déjà reçu des offres de la part de traders et de producteurs. « Nous veillons à bien les évaluer. Les contraintes logistiques et la planification financière doivent être bien étudiées », a-t-il soutenu.
Concernant l’utilisation du fuel lourd de Madagascar Oil, Rivo Radanielina explique que le test d’efficacité de ce produit a été déjà concluant. « Nous sommes prêts à travailler avec Madagascar Oil. La question est de savoir si cette compagnie est prête à travailler avec nous », lance-t-il. Les responsables de Madagascar Oil ont déjà expliqué de leur côté que les discussions entre les deux parties butent toujours sur deux points : les modalités de paiement pour la compagnie nationale de distribution d’eau et d’électricité d’un côté, et la clause de pénalité pour la compagnie pétrolière de l’autre.