Le nombre d’indépendants, qui s’alignent pour la députation du 27 Mai, est largement supérieur à celui des candidats présentés par les partis ou coalition de partis pour briguer les 151 sièges à l’Assemblée nationale.
« Le nombre de dossiers de candidature entre les mains de l’Organe de vérification et d’enregistrement des candidatures (OVEC), branche de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est de 855. La majorité des candidats, au nombre de 515, se sont présentés en leur nom personnel », a indiqué Thierry Rakotonarivo, vice-président de l’organe chargé de préparer et d’organiser les élections, mercredi à Alarobia. Ce chiffre est loin des 2000 candidatures lors des législatives de 2013.
Et ce ne sont pas nécessairement toutes les formations politiques enregistrées au niveau du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation qui sont dans la course. « Sur les 210 partis légalement constitués, 58 partis ou groupes de partis ont des candidats », souligne Thierry Rakotonarivo. La coalition présidentielle, « Isika rehetra miaraka amin’i Prezidà Andry Rajoelina » (IRD), se trouve en tête avec 106 listes sur les 119 circonscriptions électorales. Mais au final, le camp du chef de l’État couvre tous les districts avec les candidats présentés sous la bannière des partis qui le soutiennent.
Le Tiako i Madagascar (TIM) de Marc Ravalomanana présente 79 candidats. Le choix se porte sur des circonscriptions où l’ancien président a obtenu un bon score, ce lors de la course à la magistrature suprême. Le parti n’a présenté qu’un seul candidat dans la province d’Antsiranana, dans la circonscription d’Ambilobe. À Toliary, le TIM a présenté 12 candidats sur les 21 circonscriptions électorales, 17 sur 25 à Fianarantsoa, 11 sur 21 à Majunga et 13 sur 18 à Toamasina.
La surprise est totale au niveau du Vondron’ny tia tanindrazana (VTT), groupement autour du Hery vaovao hoa n’i Madagasikara (HVM), le parti de l’ancien président Hery Rajaonarimampiaina. La coalition ne présente que deux listes, l’une dans la circonscription de Tsihombe et l’autre à Besalampy. À l’image de Monique Rasoazananera, ancienne ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, plusieurs personnalités issues du précédent régime se présentent sous l’étiquette « indépendant ». Ce phénomène pourrait expliquer, même en partie, le nombre important des « indépendants ».
La candidature des hommes politiques, écartés de la liste de la coalition présidentielle, accentue le phénomène. La bataille va, par exemple, être rude entre les candidats qui soutiennent, ou ayant soutenu Andry Rajoelina à la présidentielle, comme c’est le cas à Toamasina. Lucien Irmah Naharimamy, ministre de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme, se mesurera à l’ancien député Arnaud Tody. L’ancien ministre Roland Ratsiraka est également de la partie.
La liste officielle des candidats retenus pour cette élection devrait être disponible le 19 mars. En attendant, les candidats recalés peuvent encore déposer un recours auprès de la CENI, puis de la Haute cour constitutionnelle (HCC), en cas de refus de l’OVEC.