Antananarivo, 5 Octobre, 7h45 – Du grain à moudre. 95% de la population de Madagascar, soit environ 25 millions de malgaches, n’ont pas accès à des énergies ou à des technologies de cuisson propre. La plupart d’entre eux reste toujours dans un mode de cuisson traditionnel, en recourant principalement au charbon de bois et au bois énergie. Des pratiques qui sont inefficaces en termes de consommation d’énergies, mais aussi néfastes pour la santé, d’après ce qu’a exposé le ministre de l’Energie et des hydrocarbures (MEH) Olivier Jean-Baptiste. C’était lors du lancement officiel des travaux d’élaboration de la politique nationale de développement de la cuisson propre à Madagascar.
Avec une dépendance au bois pour la cuisson et une croissance démographique de de la population qui suit un rythme effréné, les forêts de la Grande sont grandement menacées, alerte le ministre de l’Environnement et du développement durable, Max Fontaine. Etablir cette politique sur la cuisson propre est donc une priorité pour l’Etat, lance-t-il. “Au-delà de l’aspect énergétique et de la protection de l’environnement, il y a aussi l’aspect sanitaire à considérer”, soutient ce membre du gouvernement. Et ce, en rapportant l’étude sortie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’année dernière qui exprimait que près de 22% des décès à Madagascar provenaient des pollutions, dont la pollution de l’air.
Comme expliqué par le ministre Olivier Jean-Baptiste, la cuisson propre se réfère à l’utilisation de technologies, d’équipements et de combustibles qui réduisent les émissions nocives, consomment moins d’énergies et qui sont durables pour l’environnement. Le foyer économique, les cuisinières améliorées, le système de cuisson à l’énergie solaire, les dispositifs fonctionnant au bioéthanol ou encore les charbons écologiques existent aujourd’hui dans le monde. “Une grande partie de ces moyens existe déjà à Madagascar, nous avons besoin de les développer”, poursuit le ministre en charge de l’Energie
Pour le Programme des nations unies pour le développement (Pnud), le lancement de cette initiative sur la cuisson propre est très important. Le représentant résident de cet organisme onusien, Edward A. Christow, estime que son lancement va contribuer dans cinq Objectifs de développement durable (ODD). Et le Pnud s’engage à accompagner ses partenaires locaux sur des priorités d’une telle importance. “Nous allons orienter nos efforts vers trois axes pour promouvoir une transition énergétique durable au service de développement. Il s’agit de combler les inégalités d’accès à l’énergie, accélérer la transition énergétique et renforcer la résilience face aux crises et aux fragilités”, soutient-il.
Les travaux d’élaboration de la lettre de politique pour le développement de la cuisson propre sont ainsi lancés. Les acteurs clés publics et privés du secteur, les organisations de la société civile et les partenaires au développement y sont engagés.
Photo : MEH














