Antananarivo, 2 Avril, 21h05 – Les autorités se veulent rassurantes. Elles annoncent la construction d’un laboratoire d’analyse d’eaux à Tolagnaro pour tester la qualité des eaux environnant les sites d’exploitation minière de Rio Tinto QMM. L’annonce en a été faite devant les membres des communautés qui se sont plaints de la pollution des eaux de leurs localités par les ministres en charge de l’Eau, de l’Environnement et de l’Education, indique le gouvernorat de la région d’Anosy. L’objectif de ce laboratoire est de « tester plus rapidement les éléments qui composent les eaux », précise le gouvernorat dans un communiqué publié ce samedi.
De nombreux membres des communautés riveraines des sites d’exploitation minière de Rio Tinto QMM se sont rendus à Tolagnaro la semaine passée pour se plaindre de la pollution des eaux entourant le seuil déversoir d’Andrakaraka et de la mort des poissons sur ce point d’eau. Outre l’annonce de la mise en place d’un laboratoire d’analyse, les autorités prévoient un renouvellement et un contrôle de la mise en œuvre du cahier des charges environnemental de la compagnie minière.
Les habitants des localités impactées par la mort des poissons et de la présumée pollution des eaux se sont également vus promettre des packs de vivres « Vatsy tsinjo » par foyer suivant les listes vérifiées auprès des fokontany. Ils ont également reçu des frais de transport pour leur permettre de rentrer chez eux après leur séjour de revendication à Tolagnaro.
De son côté, Rio Tinto QMM insiste sur « la faible probabilité d’impact sur le milieu récepteur » de son opération de relâchement d’eau lancée depuis le 8 Mars. Une certitude qu’elle met sur le compte des « prises d’échantillons » effectuées par ses « équipes de surveillance de l’environnement, sous la supervision des régulateurs, des communautés et des représentants de la société civile ».
La compagnie minière met également en exergue « l’exacte conformité de ses installations et activités avec les normes sanitaires et environnementales en vigueur dont le respect est dûment contrôlé par les autorités locales et nationales ». Elle souligne aussi que l’opération de relâchement, une « intervention exceptionnelle et ponctuelle, parfaitement maîtrisée depuis 2015 permet de préserver les eaux de la rivière Mandromodromotra, affluent du lac Ambavarano ainsi que tout l’environnement du site ».
Les autorités ont également fait faire des analyses et des enquêtes sur l’origine de la mort des poissons par l’Institut national des techniques nucléaires (INSTN) mais les résultats sont encore en attente. Une source proche du dossier confie que sauf changement, le rapport de ces analyses devrait se faire dans la semaine qui vient. A en croire QMM, des « laboratoires agréés et indépendants effectuent des contrôles quotidiens des relâchements depuis le 8 Mars », et « les résultats de ces analyses seront communiqués dans les meilleurs délais par le régulateur ».
Photo : Rio Tinto QMM