Antananarivo, 21 Juin, 10h15 – Pour que les efforts ne soient pas vains. L’Etat est appelé à s’assurer de disposer des moyens nécessaires pour l’entretien routier, que ce soient humains ou financiers. C’est important pour la soutenabilité des investissements pour la route nationale (RN) 13 et la route nationale temporaire (RNT) 12A, expliquent les bailleurs de fonds impliqués dans ces travaux de réhabilitation , à savoir l’Union Européenne (UE), la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque européenne d’investissement (BEI).
Dans un communiqué conjoint publié lundi à l’occasion du lancement officiel des travaux de réhabilitation des tronçons de route nationale qu’ils financent, ces partenaires financiers encouragent l’Etat à « élaborer des solutions durables pour l’entretien et l’extension des routes sur financement national ». Ils invitent également les autorités à « maintenir un système fonctionnel des stations de pesage, notamment en assurant le paiement en temps des salaires de leur personnel » de façon à protéger les routes contre les dégradations trop rapides.
Ces préoccupations paraissent justifiées, notamment avec le problème de paiement des prestataires qui avaient entretenu les routes à Madagascar et dont les agents avaient engagé des grèves. Cette situation dure depuis le second semestre de l’année 2020. « L’année 2021 a quasiment été une année blanche pour l’entretien routier », confie d’ailleurs une source auprès du secteur. Les usagers des routes nationales confirment également le mauvais état des routes nationales faute d’entretien routier.
Du côté malgache, plusieurs réformes sont prévues au niveau du Fonds routier, organisme en charge, entre autres, de l’entretien routier. Cela va de son statut juridique d’établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) à la diversification de ses ressources financières et leur mode de gestion. Le défi pour le Fonds est d’être en mesure de financer des entretiens par rapport aux investissements conséquents dans les routes.
Les travaux de réhabilitation du tronçon de la RN13, entre Ambovombe et Tolagnaro, s’inscrivent dans le cadre du projet de modernisation du réseau routier de Madagascar, incluant également la réhabilitation de la portion Ambanja – Antsiranana de la RN6. Ce projet est financé à hauteur de 235,5 millions d’euros, grâce à une subvention de 116 millions d’euros de la Commission européenne, un prêt et des dons de 114,7 millions d’euros de la BEI, ainsi que d’un financement de la République de Madagascar de 4,8 millions d’euros.
Les travaux de réhabilitation des portions de la RNT12A, entre Fort-Dauphin et Ebakika (44km), puis entre Masianaka et Vangaindrano (35km), s’inscrivent, pour leur part, dans le cadre de la première phase du projet d’aménagement des corridors et de facilitation du commerce, lequel comprend aussi les travaux d’aménagement de la RN9, entre Analamisampy et Manja. Ce projet de plus de 183 millions d’euros, est financé par des dons de la Commission européenne pour un montant de 39 millions d’euros, par un prêt et des dons du groupe de la BAD pour un total de 78,60 millions d’euros, et par des financements d’autres partenaires. D’autres portions de la RNT12A ont par ailleurs déjà fait l’objet de réhabilitation sur financement du 10ème Fonds européen de développement (FED) à travers le projet de soutien aux populations rurales via l’approche Haute intensité de main d’œuvre.
Photo : Présidence de la République














