Le gouvernement est attendu dans la gestion des enlèvements suivis de demande de rançon qui prennent de l’ampleur dans la Grande île ces derniers temps.
La bataille est engagée. Les autorités multiplient les annonces sur les mesures prises ou à prendre pour juguler le phénomène de kidnapping. L’on attend les résultats des dispositifs mis en place alors que les assaillants semblent continuer à faire du pied de nez aux autorités en multipliant les rapts suivis de demande de rançon.
« Il existe un dispositif français appelé « Épervier » [ mis en place au Tchad pour contribuer au rétablissement de la paix et au maintien de l’intégrité territoriale] Celui-ci consiste à boucler la ville dès qu’il est enclenché. Nous allons mettre en place un système semblable », déclare le général Richard Ravalomanana, Secrétaire d’État à la gendarmerie, en marge de la cérémonie de commémoration de l’assassinat du général Richard Ratsimandrava, lundi à Ambohijatovo ambony. « Vous verrez, il y aura des exercices allant dans ce sens incessamment. J’espère que cela va faire baisser le nombre de kidnappings, voire à les faire disparaître », poursuit-il.
L’annonce faite par le membre du gouvernement traduit la promesse faite par les autorités pour juguler le phénomène. Le communiqué du conseil des ministres du 7 février note l’audace des malfaiteurs. « Les kidnappings en ville ou dans les campagnes ces derniers jours sont perçus comme une défiance à l’égard de l’autorité de l’État (…) Les malfaiteurs osent braver les forces de l’ordre (…) Il est temps de mettre fin à cette situation », promet l’Exécutif. « La crédibilité de la parole publique et de l’efficacité de l’État en dépendent», conclut-il.
Selon les consignes présidentielles, qui parle de démantèlement des réseaux de kidnapping et d’éradication du fléau, il est question de mettre en place un « système de renseignements (…) pour le renforcement des échanges d’informations entre les forces de l’ordre et le Ministère de la Justice ». Jacques Randrianasolo, ministre de la Justice, parle « des référentiels et des Officiers de police judiciaire (OPJ) pour les descentes sur terrain, ainsi que des juristes, sont déjà mobilisés pour lutter contre le kidnapping ».
Le précédent gouvernement avait déjà érigé la lutte contre les kidnappings au rang de priorité. Le cadre juridique avait été mis sur pied afin de faciliter les actions à menée. À l’époque, il était déjà question de dotation de matériel de surveillance des forces de l’ordre en parallèle avec la refonte de la cellule mixte d’enquête chargée de traiter tous les dossiers de kidnapping sur l’ensemble du territoire.
En attendant les résultats de l’annonce de déclaration de guerre contre le fléau, des rapts suivis de demande de rançon se multiplient sur l’ensemble de l’île et touchent toutes les classes sociales. Le phénomène tend à se « démocratiser », n’épargnant ni la gent féminine ni les enfants.
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