Antananarivo, 19 Avril, 6h00 – Une rentabilité à atteindre d’ici trois ans. Parvenir à être une société rentable et capable de financer seule son avenir est un des grands défis à relever pour Madagascar Airlines qui vient récemment de recevoir son Certificat de transport aérien (CTA) ainsi que sa licence d’exploitation. C’est le principal objectif même du plan d’affaire de cette compagnie, confie son directeur général, Thierry De Bailleul ce mardi. Madagascar Airlines devra y parvenir d’ici trois ans au maximum, soutient-il face à la presse.
Thierry De Bailleul se veut réaliste. « Nous ne pouvons pas nous autofinancer avec notre situation de départ », soulève-t-il. Il explique que Madagascar Airlines a besoin « d’un peu d’aides » pour prendre son envol. Et c’est « normal » pour toute entreprise qui démarre, ajoute ce directeur général qui compte plusieurs années d’expériences dans le secteur aérien.
Celui qui est aux manettes de la compagnie aérienne nationale justifie ce besoin de financements au démarrage par rapport à la faible marge dans l’industrie du transport aérien. Selon lui, les compagnies de l’Association du transport aérien international (IATA) font un profit moyen de 1,5% depuis ces vingt dernières années. Aussi, 1,5% sur un billet de 1000 euros n’équivaut qu’à 15 euros de profit par passager, a-t-il pris comme exemple. Madagascar Airlines va également, selon lui, opérer dans une industrie mondialisée et globalisée et très exposée à la concurrence. C’est pourquoi la compagnie nationale malgache va devoir se battre dans un environnement international difficile, notamment pour ses vols internationaux.
« Nous avons certes besoin de cet appui financier ou de ce financement de départ. Mais ils n’ont toutefois pas vocation à être permanents », rassure-t-il. Ces financements devront aussi permettre à la compagnie d’avoir un retour sur investissement, insiste-t-il. « Si ce sont par exemple des emprunts privés, ils devraient être remboursés avec les bénéfices que nous allons faire », a-t-il exposé.
Le temps de démarrage de Madagascar Airlines ne devra en tout cas pas durer trop longtemps, précise son directeur général. Thierry De Bailleul demeure persuadé que cette compagnie enregistra un résultat opérationnel positif dès la troisième année de son opération. Mais il est conscient qu’il devra veiller à maitriser les couts d’exploitation, notamment pour la flotte et le carburant, pour y parvenir.
La situation de la compagnie aérienne nationale reste par ailleurs considérée comme un risque budgétaire important que le Gouvernement entend contrôler. C’est pourquoi les autorités malgaches se sont toujours engagées à consulter le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale avant tout financement public de l’entreprise.














