La diaspora avait procédé, via une plateforme en ligne, à une élection présidentielle symbolique le 7 novembre. L’objectif est d’interpeller les autorités sur son droit de vote.
« Il y a des membres de la diaspora désireux d’exercer leurs droits de vote. Elle sert aussi à justifier notre légitimité », explique Faniry Anna Ramampy, étudiante en science politiques à Paris, membre de l’équipe organisatrice du scrutin, lundi. L’équipe initiatrice du vote pense que le projet vise à « démontrer le poids de la diaspora dans les scrutins ».
Au total, près de 5500 membres de la diaspora, sur les 14000 « inscrits », ont pris part au vote, soit une taux de participation de près de 37%. « 5 000 voix peuvent être considérées comme peu ou beaucoup, comparées à la taille nationale ou d’un district, tout est relatif », relativise l’étudiante en sciences politiques. Au-delà des résultats, c’est l’initiative en soi qui est mise en avant par ses organisateurs.
Les initiateurs du scrutin justifient, en partie, le faible taux de participation par l’aspect matériel de l’organisation. « Il y a eu des décalages horaires car ce sont les membres de la diaspora à travers le monde qui ont pris part à cette élection », soutient Faniry Anna Ramampy, rejetant au passage l’hypothèse d’un désintérêt des membres de la diaspora au vote. Ceux-ci viennent des quatre coins du monde, entre autres, de la France, du Canada, de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Italie voire de la Chine. La communication sur l’utilisation de la plateforme en ligne a également été indirectement avancée.
Au travers du vote en ligne, les organisateurs espèrent faire avancer l’idée de la réalisation du droit de vote des citoyens, y compris ceux qui se trouvent à l’étranger. « Ceci est le début d’une longue lutte pour que le droit de vote de la diaspora soit concrétisé » explique Faniry Anna Ramampy.
Suite aux « anomalies » constatées lors du vote du 7 novembre, Faniry Anna Ramampy promet une meilleure organisation. « Pour le deuxième tour de la présidentielle, nous allons établir des tranches horaires plus larges et communiquer au maximum sur les démarches et sur l’utilisation de la plateforme en ligne », lance-t-elle, caressant l’espoir d’une plus grande participation au scrutin.
La question du droit de vote des membres de la diaspora reste une question en suspens, du moins dans sa matérialisation. Elle est toujours soulevée dans les discussions. Mais elle est également liée à l’obligation et la contribution des concernés au développement de leur pays natal. Lors du « Forum de la diaspora », au mois d’octobre 2017, Vahinala Raharinirina, membre de la diaspora, avait argué que le droit de vote serait un tremplin pour inciter les membres de la diaspora à s’impliquer davantage dans le développement de Madagascar.
Lors de ce « Forum de la diaspora » le principe de droit de vote des citoyens malgaches était « acquis et reconnu par l’État », selon la restitution finale de la plateforme de dialogue. « L’exercice de ce droit par les membres de la diaspora s’est toujours heurté à la question matérielle, dans un contexte de limitation budgétaire », note toutefois le forum. L’une des actions prioritaires du rendez-vous était d’ « engager l’étude sur l’exercice du droit de vote pour les citoyens malagasy à l’extérieur ».