Antananarivo, 6 Octobre, 8h15 – Les banques de la place sont catégoriques. 91,7% de ces établissements bancaires estiment que la fiscalité constitue le principal facteur limitant le développement des activités de crédits au second trimestre de cette année, notamment depuis l’annonce de la mise en place d’une Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 20% sur les intérêts des crédits accordés aux entreprises. C’est la Banky foiben’i Madagasikara (BFM) qui en fait part dans son Enquête de conjoncture économique (ECE) auprès du secteur bancaire, dont les résultats ont été partagés récemment.
La question de fiscalité est ainsi devenue la préoccupation majeure du secteur bancaire, alors qu’elle occupait encore la cinquième place des contraintes identifiées par les banques. Ce facteur avait éclipsé d’autres obstacles traditionnels comme les incertitudes liées à la conjoncture économique, la concurrence entre les établissements de crédit ou encore l’insuffisance de garanties.
Ces banques soutiennent alors que l’application de la TVA sur les intérêts des crédits bancaires pénalise les clients en difficulté de trésorerie. Cette taxe supplémentaire alourdit en effet le fardeau financier des entreprises qui ont besoin de financement. Et elle risque également d’accroître le portefeuille à risque des banques, étant donné que ces entreprises déjà fragiles peineraient davantage à honorer leurs échéances.
Ces banques territoriales auraient alors confié à la BFM que “il serait souhaitable de revoir les conditions d’application de cette mesure”. Et ce, “dans l’intérêt de l’économie nationale”, selon les propositions de ces établissements rapportées par la Banque centrale.
Les intérêts des crédits bancaires sont soumis à la TVA au taux de 20%, conformément à la disposition de la loi des Finances de 2025. Cette mesure est entrée en vigueur le 17 juillet et s’applique aux crédits octroyés à partir de cette date. Elle ne doit toutefois pas s’appliquer aux intérêts de prêt personnel appelé crédit à la consommation octroyé aux particuliers.
L’ECE auprès du secteur bancaire est pour sa part réalisée quatre fois par an auprès des 13 banques territoriales à Madagascar. Les réponses pour le second trimestre avaient été recueillies aux mois de juin et juillet 2025. Les résultats permettaient notamment à la BFM de voir les conditions des activités des banques, dans le but d’ajuster le pilotage de la politique monétaire.














