Dans son rapport, la BAD indique que 8,1% de la réserve mondiale de graphite se trouve à Madagascar. La Grande île renferme également 1,4% de la réserve mondiale de cobalt. Or d’après cette banque africaine, la demande annuelle mondiale de ces deux minerais, projetée en 2050 pour les technologies énergétiques en pourcentage de la production annuelle mondiale de 2018, pourrait atteindre 494% pour le graphite et 460% pour le cobalt.
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), de son côté, a également exposé que le secteur de l’électronique, et en particulier la chaîne d’approvisionnement des téléphones portables, peut attirer en Afrique des investisseurs potentiels . De nombreuses entreprises qui souhaitent diversifier leur approvisionnement voient dans le continent un nouveau lieu d’implantation potentielle, souligne-t-elle dans son rapport sur le Potentiel de l’Afrique dans les chaines d’approvisionnement mondiales à forte intensité technologique.
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L’Afrique recèle de vastes réserves de cobalt, de cuivre, de graphite, de lithium, de manganèse et de nickel, qui entrent dans la fabrication de batteries, de circuits imprimés et d’autres composants. La Cnuced estime que l’abondance de ces ressources offre également la possibilité de consolider la chaîne d’approvisionnement régionale des téléphones portables en misant sur les précurseurs.
La Cnuced prend l’exemple de la production de précurseurs de cathodes, en expliquant que la création d’une usine d’une capacité de production de 10 000 tonnes en République démocratique du Congo coûterait 39 millions de dollars, soit trois fois moins que dans un pays où les métaux requis ne seraient pas disponibles localement ou dans des pays proches. Et abritant d’abondantes mines de cobalt, ce pays pourrait exploiter une usine de précurseurs en se procurant du nickel à Madagascar et en l’acheminant via le Mozambique ou la République-Unie de Tanzanie, ou en achetant du manganèse au Gabon, pays voisin, pour compléter la production nationale, expose cet organe des Nations unies.
L’administration minière malgache est plus que consciente du potentiel de Madagascar et avait déjà avancé au mois d’avril un éventuel développement local d’une industrie de batterie. C’est d’ailleurs dans ce sens que le code minier qui avait été révisé autorise les producteurs de « Substances minières stratégiques » (SMS) à les vendre sur le marché local ou à les exporter au prix du marché. Le ministre Herindrainy Rakotomalala avait expliqué à l’époque que c’est à l’Etat que revient le droit de déterminer, suivant les besoins réels du marché local, ce que les producteurs de ces minerais peuvent vendre à l’industrie nationale et ce qu’ils peuvent exporter.














