Besarety qui se dévoile dans la lumière des phares. L’éclairage public chiche ne permet pas de les voir d’un coup, depuis Ambodimanga jusqu’à Andravoahangy-ambony. Mais, ils sont bien là, se découvrant à mesure.
Les nouveaux panneaux de signalisation aux abords de la demi-douzaine de passages piétons sont comme les gardiens fantômatiques de la Route nationale la plus communale d’Antananarivo.
Enfin vidée des innombrables marchands qui encombrent ses trottoirs, la route rectiligne tout récemment refaite en béton montre un charme insoupçonné. Étonnamment absents également les camions dont la surcharge à l’essieu n’est pas pour rien dans l’usure rapide d’une route-digue gagnée sur des eaux qui transforment la portion Mahavoky-Rasalama en petite Venise au premier orage.
Dans la journée, on ne voit que les trop nombreux taxibe, seize voitures sur cent mètres. Une surpopulation taxibe qui est la moitié du problème des embouteillages d’Antananarivo. Piéton, on peste contre l’absence de trottoirs encore occupés par ces marchands qui y ont pris leurs habitudes depuis une génération. Automobiliste, on roule au pas pour éviter justement les piétons obligés de descendre sur la chaussée.
C’est sous ce mauvais jour diurne que l’on voit malheureusement trop souvent cette route de Besarety. Dans le halo de mes phares, je n’aurais jamais pensé mettre un jour mon espoir de civilisation dans un panneau orné de la petite silhouette qui s’engage avec confiance sur un passage protégé. Et qui eût cru voir s’incarner le renouveau en marche d’une Capitale abandonnée depuis plusieurs décennies dans des marquages au sol !