La France des droits de l’homme, une nouvelle fois frappée par un fanatique jihadiste, mais cette fois au cœur même du dispositif de traque contre le terrorisme.
Si cet assassin avait été pris vivant, «après les sommations requises», la «République», mot qu’on doit prononcer avec l’emphase de circonstance, lui aurait commis d’office un avocat et convoqué à son chevet les divers codes des droits de l’homme dont lui-même n’avait cure.
«Stupeur et incompréhension», a dit le président français. Mais, qué stupeur ! Qué incompréhension ! Quand Paris, capitale de la France, avait déjà été attaquée dans ce qu’elle a de si emblématique, sa joie de vivre à la table des cafés ou son esprit caustique dans les colonnes d’un journal satirique, comment oser encore parler de stupeur ? Quand on rapatrie en Europe des familles de jihadistes partis combattre volontairement au Moyen-Orient, qui va croire qu’un sas de décontamination idéologique suffira à éviter une résurgence de radicalisation ? Quand on continue de qualifier d’extrémistes les seuls partis qui ont depuis toujours posé le bon diagnostic, elle est là l’incompréhension.
«Opposons à la haine, l’intransigeance républicaine» : à entendre ces bien grands mots, incantés plus qu’opérationnels, trop pompeux pour être efficaces, ce serait aux familles éplorées de crier à l’incompréhension. Incompréhension contre cet excès de zèle dans la magnanimité. Incompréhension à voir l’Europe et la France continuer de prêcher au reste du monde – à l’image des parlementaires malgaches convertis à l’abolition de la peine de mort ou la tendance très tendance à ouvrir toujours plus grand les frontières – le langage simplement surréaliste de la joue tendue quand l’ennemi décapite les gens à tour de bras et éradique méthodiquement un mode de vie qu’ici, aux antipodes, on a fait également nôtre.
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