À une certaine époque, on avait un respect instinctif du panneau «Silence : hôpital». Aujourd’hui, il
faudrait mesurer les decibels que produisent les mpanera de taxibe à la porte de l’Hôpital militaire
de Soavinandriana, la circulation dense devant l’Hôîtal Joseph Ravoahangy Andrianavalona à
Anosy, le murmure persistant des marchands de Mahamasina à proximité de l’Hôpital de
Befelatanana.
L’Organisation Mondiale de la Santé alerte contre l’exposition à plus de 85 dB pendant huit heures
(c’est le bruit moyen de la circulation automobile), ou à plus de 100 dB pendant quinze minutes.
ALERTE : on devient sourd à subir le hurlement du vuvuzéla (120 dB au-delà de 9 secondes) dont
des sans-gêne font un usage impestif sur la voie publique depuis la découverte de cette arme
d’assourdissement massif lors de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud. En octobre
2018, l’OMS avait prescrit, à l’usage des sociétés policées d’Europe, une exposition moyenne «day,
evening, night» de 53 dB et une exposition Lnight de 45 dB au trafic routier automobile.
Ce n’est pas un hasard si, dans cette France, notre Étrangère intime, le Code de la santé publique et
le Code de l’environnement concourent à lutter contre les nuisances sonores : «bruits susceptibles
de porter atteinte à la tranquillité publique et de nuire à la santé de l’homme ou à son
environnement». Chez nous, il est tout à fait cohérent que ce soit un Code municipal d’hygiène qui
organise la lutte contre les bruits attentatoires à la tranquillité d’autrui.
Les bruits gênants «par leur intensité, leur durée, leur caractère agressif ou répétitif» : karaoké,
veillées funèbres, «famadihana» ou «famorana» à fond de sono, voitures aux moteurs trafiqués,
motos et scooters à échappement libre, klaxons intempestifs, pétards qui devraient être interdits à
l’importation. Les carnavals publicitaires, le grand cirque d’une propagande électorale, les hauts-
parleurs qui déversent leurs versets sur la voie publique.
Les bars, karaokés, pianos-bars, restaurants, salles de spectacles, salles polyvalentes, discothèques,
cinémas, doivent s’assurer que le bruit ne porte pas atteinte, DE JOUR COMME DE NUIT, à la
tranquillité du voisinage. Une étude d’impact sonore doit être menée avant la construction ou
l’aménagement de ce type d’établissement que les autorités peuvent contraindre à s’enterrer ou à se
bunkeriser. Il faudra bien un jour se poser la question iconoclaste des cloches d’églises ou des
muezzin geignards.
À la vitesse du son, par-dessus les murs, une musique indésirable devient vite envahissante. Le port
d’écouteurs individuels devrait être obligatoire. Le bruit est monté en volume avec la barbarie
ambiante. Silence : Civilisation !
Pour mémoire de cette Longue Marche contre les tapages : VANF Antranonkala sur 2424.mg :
Vuvuzéla d’un samedi nuptial (24.08.2019), La chasse au bruit (19.09.2019) ; Chronique VANF
dans L’Express de Madagascar : La civilisation du silence (01.08.2017), Ce peuple qui murmure
(01.02.2018), Cymaise dégueulasse (09.05.2019), C’est tellement vulgaire le bruit (23.05.2019) ;
Mamalan-kira VANF dans L’Express de Madagascar : Lamina, pirina, rindra, ho an’Antananarivo
(30.08.2016), Haody ry Analamangako (06.11.2019).