Antananarivo, 7 Avril, 18h00 – “Kwibuka 30” (“Se souvenir” en kyniarwanda). Les commémorations du trentenaire du génocide des Tutsis au Rwanda ont officiellement demarré ce dimanche. De nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, mais aussi hautes personnalités venues du monde entier, dont le couple présidentiel malgache, ont entouré Paul Kagame, président rwandais, à cette occasion.
Après s’être recueilli devant une gerbe de fleurs en hommage aux centaines de milliers de victimes des massacres et allumé la flamme du souvenir au mémorial de Gisozi, Paul Kagame a pris la parole à la BK Arena pour rappeler à la Communauté internationale ses responsabilités durant le génocide. “La communauté internationale nous a tous laissé tomber, que ce soit par mépris ou par lâcheté”, dénonce-t-il notamment devant quelques-uns de ses pairs africains mais aussi l’ancien président américain Bill Clinton, en poste à la Maison Blanche durant le génocide, et le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné.
Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a, lui aussi, souligné que “personne, pas même l’Union africaine (UA), ne saurait se disculper de son inaction face à la chronique d’un génocide annoncé”. Il a ainsi appelé le monde à avoir “le courage de reconnaître, et d’assumer » cette inaction. Dans une vidéo diffusée ce dimanche, le Président français Emmanuel Macron, indique que « la France assume tout et exactement cela dans les termes que j’ai employés » le 27 mai 2021. A cette époque, le Chef d’Etat français avait reconnu la responsabilité de la France et avait soulevé que “nous avons, tous, abandonné des centaines de milliers de victimes à cet infernal huis clos”.
En 1994, au lendemain d’un attentat dans lequel le président rwandais de l’époque, le Hutu Juvenal Habyarimana, trouve la mort, entre 800 000 et un million de Tutsis et Hutus modérés étaient tués en moins de cent jours. Les massacres, commencés le 7 avril 1994, ne se sont arrêtés que lorsque Kigali, la capitale rwandaise, est prise, en juillet 1994, par le Front patriotique rwandais sous le commandement du général-major Paul Kagame. Celui-ci devient vice-président et ministre de la Défense du Rwanda jusqu’en 2000, date à laquelle il accède à la présidence.














