Marc Ravalomanana envisagerait-il d’utiliser encore une fois la mairie d’Antananarivo comme tremplin politique pour les présidentielles à venir ? Andry Rajoelina annoncera-t-il un candidat IRD/TGV pour la course à la mairie d’Antananarivo également, pour sécuriser définitivement ses acquis, ce après sa large victoire aux législatives (trilogie PRÉSIDENCE-CUA-ASSEMBLÉE) ?
1) Marc Ravalomanana : difficile de le voir renoncer, lui ou son épouse d’ailleurs, au statut très particulier de la capitale. Certes détenir le statut d’opposant c’est bien (mais si peu à l’assemblée nationale, avec ses quelques députés uniquement), être maire de la Ville des Mille, serait 1000 fois mieux dans le paysage politique pour briguer la Présidence de la dernière chance et à l’international. Mais s’il venait à gagner, face à un pouvoir central fort, qui détient également le pouvoir de légiférer en plus des clés de la finance, Antananarivo pourrait se retrouver encore une fois comme un simple outil politique, un escalier à des fins autres, sans la place qu’elle mérite vraiment. En outre, statistiquement, il devra composer avec des conseillers municipaux issus de la mouvance présidentielle, qui se donneront à cœur joie pour bloquer ses initiatives, politique politicienne oblige.
2) Andry Rajoelina : au regard du faible taux de participation aux législatives, même s’il en est sorti vainqueur, et des statistiques des présidentielles sur Analamanga, incluant la CUA donc, celui-ci prendrait un grand risque à perdre la capitale dans ce début de mandat. Il en sortirait affaibli et cela pourrait même mettre à mal sa vision IEM. Comment donner un élan à pays, lorsque l’on ne dispose pas des clés de la capitale, pire entre les mains d’un opposant ? Pourtant celle-ci est, et reste, la vitrine de Madagascar, un argument politique du « asa vita no ifampitsarana » (ni voir aucune liaison politique). Sans oublier que 10 après 2009, sa popularité porte encore les stigmates de la crise. N’oublions pas, qu’à l’époque, que l’autoritarisme de Marc Ravalomanana avec sa volonté de monopoliser la trilogie de la voie royale, a finalement aidé Andry Rajoelina à l’accession à la mairie. Par ailleurs, même si le candidat IRD/TGV gagnait, ce dernier devra aussi composer avec des conseillers municipaux belliqueux.
La meilleure option pour les tananariviens ne serait-elle donc pas de pousser au « ni ni » dans les urnes ? Antananarivo mériterait une perle rare, loin des querelles politiques et du bis repetita de guerre d’ego, un homme ou femme dont la volonté ne serait pas de chercher la magistrature suprême, mais de se donner corps et âme uniquement au développement de la ville et au bien-être de ses habitants. Antananarivo ne doit plus être un outil politique !
Le TIM ne se retirera jamais de la capitale (sauf miracle), pourtant il reste tant de communes à briguer, permettant également de renforcer son rôle de leader de l’opposition. Si le Président de la République, Andry Rajoelina, n’a pas dégainé la carte PDS, même au forceps, c’est que politiquement le doute subsiste. Rappelons que Andry Rajoelina, est le Président d’une Nation, il se doit ainsi de penser certes aux enjeux politiques de la capitale, mais veiller également à ce que le pays ET Antananarivo puissent se développer dans les meilleures conditions. Et si pour démontrer son amour pour la ville, pour le bien du développement, l’IRD/TGV ne présentait pas un candidat ? Un geste de générosité, absent de calcul politique, un geste d’apaisement, en poussant un(e) candidat(e) autre d’ouverture, dont les idées s’aligneraient à la vision présidentielle. Et puis finalement si on joue pas, on perd pas…