Les forêts de mangroves rendent un précieux service aux communautés des localités où elles sont implantées, mais aussi à l’ensemble du pays. La journée internationale de la mangrove, célébrée le 26 juillet, a été une occasion pour rappeler aux malgaches la place que tient cet écosystème dans le développement socio-économique de la Grande île.
Une des merveilles les plus fascinantes de la nature. Anitry Ny Aina Ratsifandrihamanana, directeur pays du Fonds mondial pour la nature (WWF) à Madagascar, ne tarit pas d’éloge sur la mangrove. Cet écosystème terre-mer, constitué d’arbres variés qui longent les côtes et dont les racines s’enfoncent dans les vases ou les marais, offre une gamme de services de valeur inestimable pour les populations riveraines.
Servant d’habitat à diverses espèces marines d’importance économique et alimentaire, tels que les poissons, les crabes et les crevettes, la mangrove favorise la petite pêche, principale source de revenus de nombreuses communautés malgaches. Elle contribue également à la protection du littoral, en atténuant les impacts des tempêtes et de l’élévation du niveau de la mer. Une étude montre ainsi que les zones protégées par les mangroves sont moins dévastées par les tsunamis, que celles où il y a moins, ou tout simplement pas, de mangroves.
Les mangroves qui ont une forte capacité de séquestration de carbone contribuent également à préserver la terre des conséquences des gaz à effet de serre. Mais comme les arbres qui forment les mangroves peuvent aussi servir de combustibles, celles-ci se retrouvent en danger et voient leur superficie diminuer au fil des années.
Cogestion
Selon un rapport sur l’évolution des mangroves à Madagascar publié par l’Organisation non-gouvernementale (ONG) qui opère dans la protection et la conservation de l’environnement, la surface totale de cet écosystème est passée de 294 387 ha en 2000 à 236 400 ha en 2018. Si on se réfère aux résultats de cette étude, la Grande île a perdu 57 987 ha en 18 ans, soit 3 221 ha par an. Ces pertes sont principalement liées à la conversion des terres, à la collecte de bois pour le bois de chauffe et au bois d’œuvre, note Tiana Ramahaleo, responsable au sein de WWF Madagascar dans ce même rapport.
Pour conserver cet écosystème, la cogestion en collaboration avec les communautés locales est préconisée. Une campagne menée depuis 2007 par le WWF a permis de protéger et de restaurer 50 000 ha de mangroves dans les régions de Menabe et Diana. Cette organisation affirme également avoir planté 2 millions d’arbres de mangroves en 10 ans. Par ailleurs, une Commission nationale de gestion intégrée de mangroves (CNGIM) a été créée pour assurer la conservation de cette biodiversité.
A défaut de pouvoir stopper l’exploitation incontrôlable des mangroves, ces initiatives permettent au moins de la ralentir. En outre, l’idée est de conserver la première place de Madagascar dans la sous-région de l’océan Indien occidental en matière d’étendue de mangroves. Renfermant 30% des mangroves de la région, la Grande île compte aussi par ailleurs 2% de la mangrove mondiale.
Source photo : WWF Madagascar