Les sacs en plastique n’ont finalement jamais quitté les marchés d’Antananarivo. Quatre ans après l’interdiction de certains formats, ils prolifèrent de plus en plus dans tous les lieux commerciaux du pays, marchés à ciel ouvert, grands magasins ou boutiques.
Certains marchands ne savent plus si ces outils, très pratiques pour certains clients, sont toujours prohibés. « Je sais qu’avant, les sacs plastiques étaient interdits et nous avons arrêté d’en utiliser. Mais je ne pense plus que ce soit encore le cas, et donc nous ne faisons plus attention », confie Lise, vendeuse de légumes au marché d’Analakely.
Lalaina, marchande ambulante de sacs plastiques arrivent à en écouler une trentaine d’unités par jour en moyenne. « Je subviens aux besoins de ma famille en vendant des sachets », glisse-t-elle. « L’interdiction ne semble plus aussi rigide qu’avant », ajoute-t-elle. Ces sacs, du moins ceux qui ont une épaisseur inférieure à 50 micron, restent pourtant interdits de commercialisation et d’utilisation à Madagascar. Un décret publié en 2017 a même renforcé l’interdiction en étendant la mesure à tous les sacs, quels que soient leurs dimensions, leurs formes et qu’ils soient à bretelles ou à poignée.
Non réutilisables, les sacs plastiques fins sont interdits en raison du danger qu’ils représentent pour l’environnement, et de la pollution qu’ils causent. À Madagascar, les zones urbaines subissent de plein fouet les impacts de l’utilisation inconsidérée des sacs plastiques. « Les canaux d’évacuation d’eau sont bouchés par les sachets et les bouteilles en plastique, on ne voit que des sachets partout », regrette madame Lala, employée à la voirie du marché d’Anosibe.
Lorsqu’ils ne bouchent pas les canaux d’évacuation, les sacs qui ne sont pas biodégradables vont polluer les océans. Ils constituent un vrai danger pour la vie aquatique et sous-marine. Ils présentent également des risques pour la santé humaine. À Madagascar, l’importation et/ou la fabrication des sacs en plastique constitue un délit passible d’une amende allant 10 000 000 à 100 000 000 d’ariary et d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans. La réexpédition au pays de provenance dans un délai de trente jours au maximum, ainsi que la suspension des activités, sont également prévus pour les importateurs et/ou producteurs de sachets et de sacs en plastique inférieur ou égal à 50 microns d’épaisseur. Il en est de même de la fermeture de l’établissement, la saisie des marchandises, ainsi que le retrait de l’agrément.