Retour des Japonais sur la Grande île. Après avoir régressé durant la période de transition, 2009-2014, la présence japonaise à Madagascar gagne à nouveau en vitalité. La deuxième assemblée générale de l’association économique Madagascar-Japon (AEMAJA), qui s’est tenue le 4 avril a été l’occasion pour Ichiro Ogasawara, l’ambassadeur du Pays du Soleil levant à Madagascar, de faire le point sur les investissements nippons à Madagascar.
À l’entendre, les relations économiques entre les deux pays ont positivement évolué au cours de l’année 2018. Il a notamment mis en avant le lancement des travaux liés au projet d’extension du Port de Toamasina, qui sont financés par l’aide publique au développement du Japon. « Ce projet a attiré de nouveaux opérateurs japonais, dont certains ont décidé de s’installer ici de manière permanente », a-t-il souligné. Ainsi, le nombre de sociétés japonaises enregistrées à Madagascar est passée de huit en 2017 à 12 en 2018.
À cela s’ajoute la prise de participation majoritaire à hauteur de 47% de Sumitomo Corporation, un investisseur japonais, dans le capital d’Ambatovy. Ce géant minier est aussi financé à hauteur de 700 milliards de dollars US par la Banque Japonaise de la Coopération Internationale (JBIC). Ce qui place le Japon à la troisième place du classement des investissements directs étrangers (IDE) à Madagascar, selon les chiffres du ministère des Affaires étrangères.
Commerce excédentaire
Sur le plan du commerce international, le volume des exportations malgaches vers le pays du Soleil levant s’élève à 27 milliards de yens (soit 216 millions d’euros) en 2018, une hausse de 60% par rapport à l’année précédente. La balance est excédentaire par rapport au Japon pour lequel le volume des exportations n’est que de 1,7 milliards de yens (soit 14 millions d’euros).
C’est pour améliorer la présence malgache, ou du moins des produits malgaches, sur le marché japonais que l’AEMAJA œuvre actuellement. Un déplacement au Japon a été effectué par l’association en 2018 en vue d’améliorer les relations économiques entre les deux pays. Si aucune signature de contrat n’a été évoquée à cette occasion, les opérateurs malgaches ont pu se mettre au courant des tendances du marché local et nouer des contacts avec les opérateurs japonais.
De retour du Japon, Olivia Madhow Rasoamanarivo, membre du Conseil d’administration de l’AEMAJA et directeur général de Madagascar Airtours a pu constater que « l’artisanat figure parmi les secteurs privilégiés des Japonais ». « Ayant le sens de l’authenticité, ils savent apprécier le savoir-faire des autres nationalités », souligne-t-elle. Conscients de l’intérêt des opérateurs Japonais pour ce secteur, les membres de cette association économique entendent donc créer un événement à Madagascar dans ce domaine, en vue d’encourager les opérateurs à investir dans notre pays.
La septième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 7), qui se tiendra du 28 au 30 août 2019 à Yokohama, sera par ailleurs une autre occasion pour les opérateurs malgaches d’agir en vue de percer le marché nippon, mais aussi de mieux présenter Madagascar aux Japonais.