Antananarivo, 9 Juin, 16h15 – “Pour développer un pays il faut des chiffres”. Le professeur Richard Ranarivony, historien de l’économie, met en avant le rôle indispensable des statistiques fiables dans le développement d’un pays. “Des statistiques solides et vraies constituent une arme essentielle dans la lutte contre la pauvreté”, souligne-t-il lors d’une conférence internationale organisée à Ankatso, jeudi.
Le chercheur en histoire a souligné dans son intervention sur le thème “Les institutions de statistiques : histoires et pratiques croisées : Cameroun -France – Madagascar” que les statistiques “peuvent être manipulées”. Pourtant, “pour lutter contre la pauvreté, en général, il faut disposer de chiffres vrais et transparents et fiables”.
A l’en croire, diriger un pays sans consulter les statistiques constitue “un pilotage à vue”. C’est avec ces instruments qu’un dirigeant ou un décideur peut prendre de décision politique. “Si vous ne pouvez pas mesurer, vous ne pouvez pas diriger, vous ne pouvez pas prendre des décisions devant un phénomène ou un problème”, conclut-il.
Raymond Ebalé, professeur à l’Université d’Yaoundé rapporte que l’Institut national de statistique du Cameroun tourne mal. Il soulève, par exemple, le dernier recensement de la population camerounaise qui date de deux décennies et dont les résultats restent à désirer. Ce qui constitue un “blocage pour différents projets de développement”, signale-t-il.
Cette conférence internationale organisée par la mention Histoire de l’Université d’ Antananarivo a regroupé une quinzaine de chercheurs dont des jeunes doctorants. Durant deux jours, ces historiens malgaches, français et du Grand continent ont pu partager leur recherche sur “Du sens des chiffres et de leur usage à Madagascar du XVIIIe eu XXIe siècles”.