Antananarivo, 3 Octobre, 10h50 – Une formule qui se veut gagnante. Madagascar mise davantage sur l’agriculture orientée vers le marché, en vulgarisant l’approche « Smallholder horticulture empowerment and promotion » (Shep) ou l’Autonomisation et promotion des petits exploitants horticoles. Déjà mis en œuvre dans deux régions pilotes que sont Amoron’i Mania et Vakinankaratra, cet outil de vulgarisation et de formation agricole et rurale est amené à s’étendre dans six régions pilotes à moyen terme. Et ce, dans l’objectif de couvrir l’ensemble du territoire de la Grande île au final, d’après Fanja Randrianarison, consultante technique pour ce projet.
Ce projet de promotion de l’agriculture orientée vers le marché se base sur une convention signée entre le ministère de l’Agriculture et de l’élevage (Minae) et de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica). L’approche Shep est incorporée dans le système de vulgarisation agricole, afin d’encourager le changement de comportement des producteurs. L’idée est de les pousser à « produire pour vendre » au lieu « de produire et vendre comme auparavant », explique Fanja Randrianarison. « Cette approche leur permet d’être professionnels et autonomes ».
Le Shep a déjà fait ses preuves, notamment dans la commune rurale Ivony, comme témoigne Anjomara Rakotozafy, technicienne auprès de la direction régionale de l’Agriculture et de l’élevage de l’Amoron’i Mania. Cette approche a permis de renforcer la capacité des agriculteurs sur place à entreprendre l’agriculture de manière durable en leur donnant les compétences nécessaires en matière de commercialisation et de production. « Ils connaissent au préalable les besoins du marché, les périodes durant lesquelles les ventes des produits leurs sont profitables », expose-t-elle, en indiquant que cette commune approvisionne le marché d’Ambositra, notamment en pommes de terre ou encore en carottes.
Les agriculteurs de cette commune travaillent désormais comme « des businessmen » en ne se contentant plus de produire pour l’autoconsommation, se réjouit Rajaonarivelo Andriatsiferana, membre du Tranoben’ny Tantsaha d’Ivony, et non moins président de l’Organisation paysanne « Fanirisoa ». « L’adoption de l’approche a ainsi permis d’augmenter le revenu des agriculteurs cibles et d’améliorer le bien-être de leur ménage », rapporte-t-il.
Durant sa première année de mise en œuvre, le projet SHEP compte 11 formateurs nationaux, 91 formateurs régionaux et 43 formateurs auprès des Centres d’appui et de formation professionnelle agricole (CAFPA), et Ecoles de formation des techniciens agricoles (EFTA) et autres centres agricoles. Il ambitionne de former 1 555 agriculteurs dans les régions Amoron’i Mania et Vakinankaratra dans un premier temps.