Antananarivo, 7 Avril, 10h57 – « Tuer un tueur fait de nous-mêmes des tueurs ». C’est sur la base de ce « raisonnement logique » que Fagilla Renée Michel et Océane Ophélie Tsiaro, lycéens au sein de l’établissement La Petite Bulle de Toamasina ont soutenu leur position au concours de plaidoirie pour les droits de l’Homme. Le premier prix du concours, organisé depuis 2012 par l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix et de la coopération décentralisée des régions de Normandie et d’Atsinanana, leur a été attribué mercredi.
Partant du constat que les populations « ont perdu toute confiance envers les forces de l’ordre et ont décidé de prendre la situation en main pour instaurer la sécurité en appliquant une méthode cruelle », les deux lycéens souhaitent « que les lois soient appliquées et respectées ». « Les autorités doivent redorer leurs images et regagner la confiance de la population », soutiennent-ils. Ils proposent notamment que celles-ci prouvent leurs bonnes compétences et rétablissent du mieux qu’elles peuvent l’ordre dans la société. Les deux lycéens invitent également à la sensibilisation des populations afin que celles-ci arrêtent de vivre dans l’ignorance. « Une justice existe et ce n’est pas aux habitants de la faire », soutiennent-ils encore.
12 plaidoiries provenant de six établissements scolaires ont participé à la finale du concours. Elles ont été sélectionnées parmi 79 textes déposés auprès des organisateurs. Plusieurs thèmes ont été évoqués, allant du travail des enfants à la grossesse précoce, en passant par les conditions de détention dans les prisons malgaches, le harcèlement scolaire, la discrimination des enfants en situation de handicap, la corruption ou encore la violence conjugale. Cinq plaidoiries ont été primées à l’issue de la finale qui s’est tenue mercredi à Toamasina. « Cet engouement pour le concours démontre sa pertinence pédagogique et la très forte envie des lycéens de pouvoir s’exprimer sur les enjeux sociétaux », soulignent les organisateurs dans un communiqué.
Photo : Institut international des droits de l’Homme et de la paix














