Les employés de Toliara Sands, qui exploite l’ilménite dans le Nord de Toliara, n’ont pas encore accès au site de travail, faute d’accord entre les dirigeants du projet et des habitants contestataires.
C’est encore le stand-by. La situation n’est pas encore débloquée dans le Nord de Toliara, pour la poursuite des travaux entrant dans le cadre de l’exploitation de l’ilménite de Ranobe par Toliara Sands.
« Certains habitants interdisent toujours les ouvriers et les camions d’accéder au site depuis trois semaines. Les entrées sont bloquées par des troncs d’arbre », confie une source autorisée au sein de Toliara Sands. « Les travaux pour la construction du site d’exploitation sont en retard par rapport au calendrier établi », poursuit-elle. Les pourparlers engagés entre les parties concernées n’ont pas encore permis de débloquer la situation.
Des contestations se font entendre concernant l’exploitation de l’ilménite dans le Nord de Toliara. Une manifestation avait été organisée dans la capitale de la région d’Atsimo Andrefana le jeudi 23 août. Des habitants des communes longeant la RN9 et la ville de Toliara avaient fait part de leur opposition au projet.
Le député Siteny Andrianasoloniaiko, meneur du mouvement, pointe du doigt les risques écologiques et environnementaux liés à l’exploitation. Celui qui évoque des « zones d’ombre autour du projet » souhaite son annulation « pour ne pas hypothéquer l’avenir des habitants de Toliara », est soutenu par Théo Rakotovao, à la tête de l’association Mazoto. Le chanteur met en avant les risques réels de bouleversements culturels et professionnels des habitants, pêcheurs et agriculteurs, des zones proches du site.
De son côté, Jean-Chrys Rakotoary, directeur général de l’Office national de l’environnement (ONE) indique que Toliara Sands, qui n’est pas encore en phase d’exploitation, a obtenu le permis environnemental. « Dans la démarche d’obtenir un permis environnemental, une concertation avec la population et des études doivent être menées afin de mesurer les impacts environnementaux de l’exploitation. Les études et concertations se font méticuleusement et avec l’aide de divers techniciens nationaux et ainsi qu’internationaux », détaille-t-il.
« L’avenir du secteur minier à Madagascar est à craindre »
Jean-Chrys Rakotoary partage son appréhension sur les éventuels impacts du remous à Toliara. « L’avenir du secteur minier à Madagascar est à craindre », glisse-t-il. « Madagascar n’est pas le premier extracteur d’ilménite, partout dans le monde des extractions ont toujours eu lieu, et pourquoi à Madagascar ne peut-on pas trouver de solution ? Si nous continuons ainsi, plus aucun investisseur ne voudra venir à Madagascar», appréhende le DG de l’ONE.
Toliara Sands, désormais détenu par la compagnie australienne Base Resources, a obtenu son permis environnemental en 2015. Une production, prévue en 2020, estimée à 600 000 tonnes par an pour les 20 prochaines années, est attendue sur le site de Ranobe