Antananarivo, 12 Mai, 17h45 – Deux ans de négociations sans arriver à un compromis. Les discussions entre la Jirama et Madagascar Oil butent toujours sur deux points : les modalités de paiement pour la compagnie nationale de distribution d’eau et d’électricité d’un côté, et la clause de pénalité pour la compagnie pétrolière de l’autre. Ce qui ne permet donc pas pour le moment d’avancer dans la conclusion d’un contrat d’approvisionnement en fuel lourd de Tsimiroro pour la Jirama, d’après les explications du directeur général de Madagascar Oil, Scott Andrew Reid, ce jeudi.
« Qu’est ce qui garantira la solvabilité de la Jirama ? », se questionne le patron de Madagascar Oil. Il soutient que contrairement aux distributeurs pétroliers qui vendent leurs produits à plusieurs clients et qui peuvent avoir une solidité financière leur permettant d’approvisionner la Jirama, « Madagascar oil qui se focalise sur la production d’huile lourde ne supportera pas un non paiement ou un retard de paiement de la part de la compagnie nationale de production d’électricité ».
Mais il y a également la clause de pénalité avancée pour la compagnie pétrolière en cas de défaillance dans ses livraisons. « Nous ne pouvons pas nous positionner là-dessus compte tenu de l’état de la route Tsimiroro -Tsiroanomandidy que nous devons emprunter. C’est aléatoire », poursuit Scott Reid.
Les discussions sont pour le moment en suspens. Ce qui n’a pourtant pas empêché le président du conseil d’administration de la Jirama, Solo Andriamanampisoa, d’afficher son optimisme quant à l’issue des futures négociations. « Tsimiroro se profile à l’horizon. Dans pas plus longtemps, peut-être d’ici quelques mois, la Jirama utilisera son produit. Sa production ne couvrira qu’une infime partie de nos besoins mais l’essentiel est de commencer », avait-il lancé sur son compte Facebook, il y a quelques jours. La production de 400 barils/jour soit 2000m3 par mois de Madagascar ne couvrira qu’une partie des besoins d’une centrale thermique à Mandroseza.
Les 23.000m3 d’huile lourde en stock et prêts à être commercialisés de Madagascar Oil ne trouvent donc pas encore preneurs, alors que les coûts générés par la gestion de ce stockage est estimé entre 5 et 6 millions de dollars par an. Les principales contraintes sont d’ailleurs le désenclavement et le désengorgement de son usine de production.
Différentes options sont à l’étude . Il est à indiquer que 20 camions off-roads et 38 citernes de Madagascar Oil ont été finalement sortis du port de Toamasina, après un magasinage de près de dix mois. Ainsi à court termes, Madagascar Oil prévoit le transport des produits par camion spécial off-road de Tsimiroro à Tsiroanomandidy où sera installée une station de transfert. C’est de là que s’effectuera le transfert des produits vers des camions conventionnels. Pour les livraisons à Maintirano, ce sont les camions spéciaux off-roads qui se chargeront de les transporter vers le port. S’ensuivra le transport par barge du chenal jusqu’à la mer.
Photo : Madagascar Oil