Antananarivo, 26 Novembre, 14h20 – La Banque mondiale demande des comptes. Elle demande à l’Etat de procéder au remboursement de certaines dépenses engagées dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’amélioration de la gouvernance et des opérations dans le secteur de l’électricité (Pagose).
Ces dépenses, d’un montant d’environ 1,752 million de dollars, plus de 6,9 milliards d’ariary en tout, ont été « effectuées en ne respectant pas les procédures de gestion financière recommandée par l’Agence internationale pour le développement », écrit Idah Parawayi-Riddihough, directrice pays pour Madagascar de la Banque mondiale dans une lettre adressée à Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Economie et des finances. Elles sont donc déclarées inéligibles, poursuit-elle, ajoutant qu’il relève « de la responsabilité du gouvernement de les rembourser ».
Ces dépenses inéligibles, considérées par la Banque mondiale comme étant des « anomalies », ont été principalement engagées pour le compte de la Jirama durant les exercices de 2018-2019. Elles ont été découvertes suite à un « audit externe des états financiers du Pagose » durant ces deux exercices, puis confirmées par un audit du système de gestion des immobilisations de la Jirama. Ce deuxième audit, recommandé à la Jirama par la Banque mondiale avait pour but de « déterminer les anomalies constatées et de produire un registre exhaustif des immobilisations acquises sur le Pagose ».
Selon la lettre de la directrice-pays de la Banque mondiale, le gouvernement malgache et la Jirama ont jusqu’au 3 Décembre pour rembourser en numéraire la somme de 634.719 dollars, soit 2,510 milliards d’ariary. Pour le 1,110 million de dollars, soit 4,391 milliards d’ariary restant, les autorités malgaches et la compagnie nationale de distribution d’eau et d’électricité ont jusqu’au 16 Décembre, soit un mois après l’émission de la lettre, pour présenter « des documents de substitution pour les matériels utilisés pour des activités en dehors de la portée initiale du projet ».
Le non-paiement de la tranche en numéraire (634.719 dollars) dans les délais requis pourrait être considéré comme une violation de l’accord juridique, souligne la Banque mondiale. Pareille violation, précise-t-elle, pourrait l’amener à envisager toutes les voies de recours prévues par l’accord de financement, y compris le remboursement en numéraire des chapitres pour lesquels elle ne demande encore que des documents de substitution.
Selon la lettre de la Banque mondiale, les dépenses à rembourser jusqu’au 3 Décembre, représentent notamment des acquisitions théoriques qui peuvent être soit des pertes, soit des vols, soit des matériels utilisés en exploitation pour le remplacement des branchements défectueux. Elles consistent également, pour un montant de 8.000 dollars, en des travaux non réalisés, et pour un montant de 10.000 dollars en des pertes dues à des confusions dans l’attribution des matériels achetés des diverses sources de financement.














