Antananarivo, 5 Janvier, 7h45 – Le Conseil des ministres annonce l’ouverture d’enquêtes sur l’utilisation des fonds octroyés à l’administration entre 2014 et 2019. Ces fonds, d’un montant de plus de 3 milliards d’ariary, ont été « utilisés pour des dépenses inéligibles et l’Unicef en réclame le remboursement », souligne le compte-rendu de la réunion hebdomadaire du gouvernement. Aucun détail n’est donné sur l’affectation des fonds, mais pour les autorités, il s’agit d’un « détournement de deniers publics que l’on ne peut pas laisser passer et pour lequel la loi doit s’appliquer ».
⭕Selon le communiqué du Conseil des ministres, « le président de la République a ordonné des missions urgentes de l’inspection générale de l’Etat auprès des services concernés par ces dépenses, et que les résultats des enquêtes soient ensuite transférés au niveau du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) pour que des poursuites judiciaires puissent ensuite être engagées ». « Les responsables de ces dépenses doivent être placés devant leur responsabilité », souligne encore le communiqué.
⭕En décembre, le Conseil des ministres avait déjà rapporté l’existence d’un autre cas de dépenses inéligibles, cette fois-ci sur des financements alloués par le Fonds mondial de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose au Conseil national de lutte contre le Sida (Sida). Lors de la réunion du gouvernement du 21 décembre, le président de la République a déjà ordonné à l’inspection générale de l’Etat de mener un audit au sein de l’organisme rattaché à la présidence, et a insisté pour « que les responsables de ces dépenses inéligibles remboursent la totalité de la somme qui a été dépensée de façon irrégulière ». Lors d’une rencontre avec la presse en décembre, les responsables du CNLS avaient évoqué des dépenses engagées pour des activités menées par l’entité en 2019-2020 mais qui n’ont pas été justifiées par des pièces justificatives claires.
⭕En novembre 2021, la Banque mondiale a déjà aussi demandé le remboursement de certaines dépenses engagées dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’amélioration de la gouvernance des opérations dans le secteur de l’électricité (Pagose). Ces dépenses, d’un montant d’environ 1,752 million de dollars, avaient été « effectués en ne respectant pas les procédures de gestion financière recommandée par l’Agence internationale pour le développement », avait regretté la Banque mondiale à l’époque. Des deadlines clairs avaient été donnés à l’Etat et à la Jirama pour rembourser une partie de la somme et pour apporter les pièces justificatives manquantes pour une autre partie de la somme.