Des villageois charcutés à mort suite à un rapt à Anjozorobe, une meute de violeurs à Ambohimanambola, viols collectifs de paramédicaux en zone rurale, attaque d’un pasteur à Maevatanàna, vol de zébus par les dahalo à Morombe, un commerçant braqué en plein jour en centre ville d’Antananarivo, décapitation à Ankazoabo Sud, une commerçante tuée par balle à Ambodifiakarana Isotry, braquage à la sortie d’une banque à Toamasina, massacre d’un homme à Bekoratsaka, attaque à main armée d’un foyer en pleine ville à Toamasina, etc. Une liste longue de faits divers dont la presse a fait écho, juste pour les derniers jours. Ce vendredi 13 décembre dans la matinée, Navaze Veldjee, un opérateur économique de la capital est kidnappé… un nouveau fait divers qui fera la une de la presse de ce samedi. Personne n’est à l’abri, quel que soit sa classe sociale, ses origines, son sexe, aussi bien en zone urbaine que rurale.
Certains lecteurs risquent de crier au scandale, en disant « C’était toujours comme ça ! pourquoi parler de ça maintenant ? Pour salir qui ? », et bien justement, pourquoi depuis plusieurs décennies, l’insécurité est devenue le quotidien de la population ? Pourquoi des élèves prennent en modèle de réussite des dahalo, quand la directrice d’une école dans une zone rouge à côté d’Ikalamavony leur demande ce qu’ils souhaiteraient faire plus tard [une réponse unanime : dahalo] ? Pourquoi cette frange de la population, devenue des crapules sans foi ni loi, devient-elle de plus en plus bestiale, en oublie le fihavanana, la morale religieuse ? Et autant d’autres questions qu’il serait fastidieux de les lister encore et encore…
Une seule certitude, la décadence économique de notre pays depuis son indépendance, l’appauvrissement des plus vulnérables, l’éducation de base jetée aux oubliettes, l’accroissement brutal des inégalités sociales, sont un terreau fertile à la perte d’un système de valeurs… Il est difficile de croire, qu’à l’approche de cette période de fêtes, comme par miracle, la peur quotidienne, qui frappe une grande partie de nos concitoyens, puisse disparaître à l’arrivée du Père Noël. Joyeux Noël malagasy : insécurité et kidnapping.
PS : l’augmentation du prix de la viande (pour ceux qui ont la chance d’en manger), une économie moribonde, et les autres points noirs similaires, ne pouvaient pas tous rentrer dans cette joyeuse chronique de Noël.