Valoriser les jeunes talents en brousse. Ernest Randrianasolo, dit D’Gary, célèbre guitariste, auteur-compositeur, arrangeur et chanteur, veut être le fer de lance de la promotion culturelle dans les régions et s’attelle dans cette démarche.
Ce spécialiste en accords libres forme et promeut des jeunes talents dans sa ville natale de Betroka. En collaboration avec l’ « Association des jeunes talents », créée en 2018, il forme les artistes en herbe aux différents instruments et va jusqu’à organiser des concerts pour ces derniers.
Le projet inclut la création d’un studio d’enregistrement. Le volet formation reste cependant incontournable dans l’initiative. En effet, la démarche ne se limite pas aux musiciens mais touche également d’autres arts comme la peinture. Le guitariste roule pour la reconnaissance des talents dans la brousse. « Les vrais talents se trouvent là-bas», assure-t-il. Le fondateur du groupe « Iraky ny vavarano » véhicule l’idée selon laquelle tout talent devrait être gardien du patrimoine culturel. « La vraie musique est racontée par les talents cachés », explique celui qui, enfant, cherchait à reproduire le son du marovany qu’il entendait jouer avec sa guitare.
D’Gary projette d’étendre l’initiative en dehors de Betroka. Il prévoit l’extension du projet jusque dans les zones rurales et les villages reculés des régions limitrophes, comme c’est le cas des régions montagneuses de l’Anjiro dans la région Anosy. Celui qui avait fabriqué sa première guitare, artisanale, à treize ans, estime que des talents n’ont pas la chance de s’exprimer, faute de moyens, d’où l’initiative de créer les opportunités. « À cause de cette réalité [absence d’instruments, de scènes pour se produire et à cause de la difficulté de la vie], ils [ jeunes talents] ne peuvent jouer que lors des événements traditionnels tels le havoria ou tomany faty », regrette celui qui avait galéré avant de connaître un succès international.