Antananarivo, 27 Mars, 18h10 – Et si les doléances en matière médicale passaient d’abord par les ordres professionnels de santé? C’est le souhait émis par la Conférence des ordres de santé réunie mardi alors que les plaintes et les poursuites judiciaires contre les professionnels de santé se multiplient devant les tribunaux. “Chaque branche de profession liée à la santé dispose d’un ordre professionnel qui garantit le respect de l’éthique et de la déontologie par chacun de ses membres”, indique un communiqué conjoint de l’ordre des médecins, de celui des pharmaciens, de celui des psychologues, de celui des sages-femmes, ainsi que du syndicat des infirmiers et du syndicat des médecins fonctionnaires de Madagascar.
Pour ces ordres professionnels, “toute doléance en cas d’insatisfaction ou d’incompréhension” devrait d’abord être soumise aux ordres professionnels. Une invitation en ce sens est notamment adressée à tous les citoyens. Pour les signataires du communiqué, les professionnels de santé ont une obligation de moyens et non une obligation de résultats. “Les professionnels de santé n’ont pas la maîtrise sur la vie. Et comme à chaque fois qu’il faut soigner, certains patients peuvent guérir, d’autres peuvent garder des séquelles ou peuvent même mourir”, écrivent-ils dans leur communiqué.
La Conférence des ordres de santé mettent en avant le respect par les professionnels de santé du serment qu’ils ont prêté avant toute prise de fonction, même si elle reconnaît que “parfois, certains auraient tendance à faire preuve de negligence comme c’est le cas dans de nombreuses autres professions”. “Mais la plupart des professionnels de santé font tout ce qu’ils peuvent et mettent en oeuvre tout leur savoir et toutes leurs compétences pour sauver les vies”, souligne encore le communiqué.
Face aux “nombreux problèmes rencontrés par les professionnels médicaux”, la Conférence des ordres de santé en appelle également au ministère à regarder de près ces problèmes. Ces dernières semaines, de nombreux médecins ont fait l’objet de poursuite et ont même été placés en détention préventive suite à des plaintes déposées par des patients. Discrets sur les cas en question, les ordres professionnels de santé n’ont abordé publiquement ces affaires qu’à travers de discrets soutiens sur les réseaux sociaux. “Nous ne les citerons pas car ce sont des affaires internes des professionnels de santé”, indique d’ailleurs leur communiqué conjoint. Plutôt que de faire pression sur la justice ou sur les plaignants, ils préfèrent ainsi conscientiser le public au rôle des ordres professionnels dans la gestion des doléances médicales avant toute démarche judiciaire.