Antananarivo, 20 Mars, 7h58 – Un enfant qui souffre de malnutrition chronique est un capital humain non mobilisable pour le pays. Parce que son développement physique et cognitif est affecté à vie, il ne peut pas contribuer pleinement à la croissance. A Madagascar où la prévalence de la malnutrition se situe autour de 40%, le pays perd jusqu’à plus de 3 384 milliards d’ariary. Cela constitue environ 14,5% de son produit intérieur brut, rappelle Marc Regnault de la Mothe, directeur adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) lors du symposium sur la nutrition vendredi.
Cette prévalence a, certes, connu une amélioration ces 20 dernières années, passant de 56,4% en 1992 à 39,8% en 2021. Elle reste néanmoins supérieure au seuil très élevé de 30% avec une disparité importante par région, souligne l’Unicef. Cette prévalence « élevée et persistante de la malnutrition chronique » comme le qualifie le PAM fait de la Grande île le 10ème pays le plus touché par la malnutrition chronique dans le monde. Par ailleurs, pour cause de malnutrition, 37% des femmes de 15 à 49 ans sont touchées par l’anémie et 17% des nourrissons ont un poids insuffisant à la naissance.
Pour poursuivre la lutte contre la malnutrition, Madagascar se dote d’une nouvelle politique nationale de nutrition 2022-2030 et met en place un plan national d’action multisectorielle pour la nutrition 2022-2026. Les deux documents ont été officiellement présentés vendredi lors du symposium national de nutrition. Leur objectif est notamment d’assurer le droit à une nutrition adéquate, mais aussi de promouvoir la santé et le bien-être de la population cible.