Le coup d’envoi est donné. Pendant une vingtaine de jours, Madagascar vivra au rythme de la campagne électorale pour les législatives du lundi 27 Mai, et ce, jusqu’au 25 Mai.
Thierry Rakotonarivo, vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a officialisé l’ouverture de la campagne ce lundi. Les tee-shirts à l’effigie des candidats sortent à nouveau. Les rues recommencent à être animées par l’ambiance des carnavals des prétendants au poste de députés, ainsi que par leurs partisans. Depuis quelques temps, les murs sont déjà tapissés par des affiches.
Le principal enjeu du scrutin est la conquête de la majorité des 151 députés à l’Assemblée nationale. Le régime semi-parlementaire, donc de collaboration entre le législatif et l’exécutif, consacré par la Constitution donne un pouvoir particulier à la Chambre basse. La Loi Fondamentale dispose que le président de la République « nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale ».
Le président Andry Rajoelina et ses alliés au sein de la plateforme « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina » (IRMAR) ont intérêt à rafler le maximum d’élus pour pouvoir manœuvrer. L’expérience de l’ancien président Hery Rajaonarimampiaina, qui n’avait pas une majorité stable acquise à sa cause, reste dans les mémoires. De son côté, Marc Ravalomanana et son camp, regroupés dans K25, tentent également de bien figurer aux législatives. L’ancien président retrousse ses manches pour appuyer ses candidats sur le terrain.
Parallèlement, les « indépendants » risquent de brouiller les cartes. Les candidats, qui étaient écartés par les partis, préfèrent s’aligner avec leurs propres couleurs. IRMAR et K25 sont touchés par ce phénomène alors que l’ancien parti au pouvoir, le Hery vaovao ho an’i Madagasikara (HVM), jouent d’une manière délibérée la carte « indépendant » et celle de l’alliance politique pour présenter ses éléments. Le chiffre publié par la CENI confirme cette tendance. Sur près de 800 listes de candidats en lice, environ 500 sont des « indépendants », contre un peu plus de 300 seulement issus des partis. Par ailleurs, peu de formations politiques entrent seules dans l’arène et choisissent la formule de la plateforme.
Pour ce qui est justement de la réglementation du fonds de campagne, il reste encore du travail à accomplir. Thierry Rakotonarivo déplore que, moins de la moitié des candidats ont désigné leur trésorier de campagne à l’ouverture de la propagande, pourtant exigé par la loi. Cette disposition vise à assurer la transparence au niveau de l’origine et de l’utilisation du fonds de campagne.
Dans la même veine, le vice-président de l’organe chargé de préparer et d’organiser les élections monte également au créneau pour lancer un avertissement dans le respect de la loi. Il insiste sur la nécessiter d’observer les dispositions légales par rapport à la tentation de certains prétendants en lice, de se positionner en tant que candidats soutenus par les autorités, compte tenu de la neutralité de l’administration.
Photo d’archive