Antananarivo, 7 Octobre, 12h55 – Le tourisme malgache est une nouvelle fois plongé dans une zone de turbulences avec la conjoncture socio-politique actuelle. Et l’impact s’est déjà fait sentir sur les flux entrants des voyageurs, se matérialisant par une vague d’annulations de voyages au pays. Une situation que le président du Conseil d’administration de la Confédération du tourisme de Madagascar (CTM), Lytah Razafimahefa, avait exposé, lundi.
Pour cet opérateur touristique, l’émission de « Travel advisory », ou des recommandations de voyage strict par certains pays émetteurs, est une des causes directes de ces annulations. Ils avaient recommandé à leurs ressortissants de reporter tout projet de voyage vers Madagascar sauf raison impérative. « Pour un primo-voyageur qui n’a aucune expérience client de la destination, quand ils voient ces conseils aux voyageurs émis, leur réflexe est d’annuler immédiatement le séjour, pas de le reporter », explique Lytah Razafimahefa.
Il y a également la notoriété de la destination. Car le président du Conseil d’administration de la CTM estime que Madagascar reste encore peu connu. « Le manque de confiance s’installe alors d’autant plus facilement, une fois qu’il se passe quelque chose dans le pays », a-t-il exposé.
Ainsi, au-delà d’une éventuelle baisse des arrivées touristiques, l’impact de ces annulations est immédiat et se traduit entre autres par du « no-show ». C’est-à-dire que des prestations touristiques déjà payées par les agences de voyages émettrices sont annulées à court terme, occasionnant des pertes directes pour les opérateurs réceptifs malgaches.
Mais Lytah Razafimahefa fait également part de l’effet papillon de la situation sur la haute saison touristique, surtout que les annulations touchent l’ensemble des marchés clés. L’Allemagne, par exemple, est un marché majeur pour Madagascar. Sur les près de 7 000 touristes allemands enregistrés l’an dernier, 75 % arrivent pendant la haute saison, soit entre septembre et décembre, a-t-il indiqué. « Sur un seul marché, c’est l’équivalent d’un millier de touristes qui représente un panier moyen de 3 000 à 3 500 euros par personne. Juste en dépenses touristiques directes, cela peut avoisiner entre 3 et 5 millions d’euros ou de dollars », révèle le représentant du CTM.
Celui-ci alerte alors sur le rôle des informations, en considérant que le « superlatif tue l’économie ». Il estime que la crise actuelle est le résultat d’une interprétation négative et d’une appréhension du risque par les marchés. Le PCA de la CTM souligne que quasiment 80 % de l’offre touristique et des sites touristiques phares à Madagascar fonctionnent normalement. Et que la tension se concentre dans des quartiers spécifiques des centres-villes, affectant principalement le tourisme d’affaires. Mais il faut encore que les clients arrivent. Lytah Razafimahefa souligne alors l’importance de multiplier les efforts marketing et les incentives pour reconquérir les marchés et restaurer la confiance des clientèles internationales.
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