CEG Ambohimangakely : épreuve de baccalauréat à la lumière des bougies. Et nous sommes en 2019, octobre. À moins d’une dizaine de kilomètres du Ministère de l’Éducation et de celui de l’Énergie. Qu’en est-il alors dans les CEG de Fivondronana encore plus périphériques : que savent de ce qui s’y passe le Ministère des écoles de torchis, le Ministère des ampoules électriques, le Ministère des robinets à sec, le Ministère des latrines qui débordent ?
Cette épreuve de baccalauréat à la lumière des bougies est un scandale et qui doit le devenir. Les parents auraient tout à fait le droit de réclamer l’annulation de cette épreuve organisée à des heures indues et dans des conditions honteuses. Et l’opinion publique réclamer la démission des responsables qui ont mis en péril l’éducation d’autrui. Douze ans d’études et de sacrifices pour en arriver à passer son bacc à la lumière des bougies. Déjà, au quotidien, chez les familles les plus défavorisées, ce devait être à la lumière des bougies que certains élèves révisaient leurs leçons et faisaient leurs devoirs. Le baccalauréat, première étape de l’ascenseur social, devait leur offrir une fenêtre, la lumière.
Les crédits alloués à l’Éducation sont infinitésimales en comparaison d’autres dépenses superflues comme l’achat des trop nombreuses voitures qui accompagnent les convois ministériels, comme hier, en route vers «La Ville Berlin», résidence de l’ambassadeur d’Allemagne où la Ministre de l’Enseignement supérieur représentait le Président de la République.
Cette distorsion, toujours au détriment de l’Éducation, de la Culture et de la Santé, est un scandale de longue date auquel, manifestement, personne n’a toujours pas la volonté politique de mettre fin. Il y a sans doute de nombreuses priorités dans notre pays tellement sous-développé, mais tout le monde devrait savoir que l’éducation est la priorité de toutes les priorités.