#PresseLibre #29Juillet1881 #Discernement «AutoCensure #Embargo
Je ne regarde plus que par inadvertance les télévisions malgaches. Comme je n’écoute
plus qu’incidemment les radios malgaches. Comme je ne lis plus qu’en diagonale les rares
journaux malgaches que je feuillette distraitement.
Aussi, grande fut mon incrédulité de découvrir à l’antenne une caricature sans nom. Je
savais déjà la chanson malgache envahie par du tout-venant qu’on diffuse
complaisamment et sans discernement. Je découvrais la scène politique (mais, s’agissait-
il de politique ou de folklore) contaminée à son tour (à moins que la politique n’ait
justement ouvert la porte au grand n’importe quoi) par le nivellement par le bas.
Que font «ces gens-là» sur des chaînes gratuites grand public ? Qu’ils déblatèrent sur
Youtube serait encore moins nocif puisqu’il y a un minimum de péage. Où est la
responsabilité socio-culturelle des mass médias ? Quelle société voulons-nous construire
en intrônisant leaders d’opinion des énérgumènes, sans scrupule intellectuel ni rigueur
morale ? Quelles valeurs désirons-nous donner au «vivre ensemble» en accordant
indûment tribune à des escrocs spirituels et des faux prophètes ?
«Parlez de nous en bien, parlez de nous en mal, mais parlez de nous» : c’est bien leur
credo. Si les mass médias n’avaient plus le discernement minimal, il revient à l’opinion de
les boycotter : ne pas se faire un écho hashtag du nom même de ces guignols ; ne pas
devenir le coefficient de visibilité d’épouvantails carnavalesques. Ma plume s’avilirait à
écrire même leur sobriquet.
«La presse est libre, elle est désormais responsable» avait conclu Eugène Lisbonne, le
Rapporteur de la loi française du 29 juillet 1881 sur la presse, dont tous les textes
malgaches depuis 1959 s’inspirent largement. La presse malgache, nom générique pour
tous les médias concernés, est très libre. Depuis 1991. Elle doit être responsable.