La santé publique n’est ni de pouvoir ni d’opposition. Elle est simplement publique. Cette épidémie de coronavirus, et on le voit à l’étranger, touche des ministres, des célébrités, comme des centaines de milliers d’anonymes.
Quand le Président de la République appelle à une grande distanciation sociale, notamment à la fermeture des lieux de réunion, on ne va pas encore attendre l’onction d’une autorité religieuse pour comprendre, accepter et décider, de ne pas participer à un mariage du samedi ni au culte dominical.
La santé publique nous commande d’aller tous, pour une fois, dans le même sens. Les faiseurs de miracles doivent se taire parce que les seules autorités dignes d’être écoutées en cette période, ce sont les médecins et les chercheurs. Les prédicateurs apocalyptiques ne doivent pas détourner leurs ouailles des recommandations émises par le Ministère de la Santé.
Cette période exceptionnelle requiert une solidarité d’attitude et d’action. Ça ne servirait à rien que la moitié de la population suive les recommandations qui ont fait la preuve de leur efficacité en Chine, si l’autre moitié pratiquait son scepticisme ou son indiscipline à se retrouver à mille au marché ou à cinquante dans un troquet. Et pour que le mot de solidarité ne soit pas une incantation, il faudra sévir contre le marché noir des médicaments et des produits de première nécessité.
À défaut de pouvoir faire accepter ces mesures de santé publique par la pédagogie et la persuasion, il faudra se résoudre à adopter la fermeté. Une pandémie réclame déjà un état d’urgence psychologique.