Le site de France-Football, le journal qui a inventé le Ballon d’Or, renseigne qu’ils étaient 176 jurés pour désigner le Ballon d’Or 2019.
Ceux qui prétendent que le Sénégalais Sadio Mané (Liverpool) n’a pas reçu le Ballon d’Or parce qu’il est Africain, découvriront que les journalistes africains ont voté Messi devant Sané. Plutôt que de penser à un vote raciste ou souhaiter un quota de discrimination positive qui ne stigmatise que ceux qui en ont besoin, pourquoi ne pas accepter que les journalistes africains savent (désormais*) voter simplement pour les meilleurs : 1.Messi (Argentine, 187 points), 2.Sané (Sénégal, 170), 3.van Dijk (Pays-Bas, 154), 4.Ronaldo (Portugal, 111), 5.Salah (Égypte, 68).
*Désormais, parce que, de mémoire, un journaliste malgache avait eu l’idée saugrenue de glisser le nom d’un compatriote parmi les meilleurs joueurs du monde. Allons, un peu de sérieux. Quoique : le journaliste sénégalais avait quelques raisons objectives de penser que son «pays» méritait le Ballon d’Or 2019…tout comme le journaliste argentin qui a voté Messi…ou le panéliste portugais qui a voté pour Ronaldo… Au moins, ces trois joueurs évoluent-ils chez la Confédération la mieux organisée (UEFA), dans trois des quatre meilleurs championnats du monde (Angleterre, Espagne, Italie) et au sein de trois clubs historiques (Liverpool, Barcelone, Juventus) régulièrement sociétaires de la (vraie) Ligue des Champions, la compétition inter-clubs la plus relevée au monde.
Cette année, un trophée Lev Yachine, du nom du seul gardien de buts à avoir remporté le Ballon d’Or en 1963, a été inventé pour «consoler» les goalkeepers dont les multiples parades ne seront jamais aussi spectaculaires qu’un improbable retourné acrobatique dès 40 mètres à la Zlatan Ibrahimovic ou un somptueux coup-franc dans la lucarne de Lionel Messi. Le gardien brésilien Alisson Becker (7ème au général) en fut le premier lauréat et, n’était-ce le handicap de son poste particulier, il devance ses coéquipiers van Dijk (2ème), Sané (4ème), Salah (5ème), au niveau palmarès 2019 avec la Ligue des Champions et la Copa America.
Entre 2010 et 2015, le jury avait été étendu aux membres de la Commission de football de la FIFA ainsi qu’aux sélectionneurs des 208 pays membres de la Fédération internationale. Depuis, France-Football a repris la propriété du Ballon d’Or et restauré le vote du seul panel de journalistes. L’an dernier, le trophée Kopa est venu récompenser le meilleur joueur de moins de 21 ans : en hommage à Raymond Kopa, Ballon d’Or 1958, ce prix est décerné par un jury composé des anciens Ballon d’Or. Des gens censés bien connaître le football.
Coïncidence ou compétence ? Les jurés des Seychelles et de Nouvelle-Zélande, deux pays qui ne brillent pas particulièrement pour leur football, sont les deux seuls à avoir placé le top 5 du Ballon d’Or dans l’ordre : 1. Lionel Messi (Argentine, Barcelone), 2. Virgil van Dijk (Pays-Bas, Liverpool), 3. Cristiano Ronaldo (Portugal, Juventus Turin), 4. Sadio Mané (Sénégal, Liverpool), 5. Mohamed Salah (Égypte, Liverpool).