En 1929, les grands-parents et le père du Pape François avaient quitté leur village de Portacomaro dans le Piémont, en Italie, pour se fixer définitivement en Argentine. Trois millions d’Italiens avaient immigré en Argentine, entre 1857 et 1940. Soit 48% du total des étrangers venus s’y installer, suivis par les Espagnols (2 millions, soit 34%).
Ce «Nouveau Monde» de l’Amérique avait été «découvert» (les guillemets s’imposent parce que les premiers habitants amérindiens n’avaient pas attendu les «Grandes découvertes» européennes) par Christophe Colomb en 1492. Un an plus tard, l’Espagne et le Portugal, les deux principales puissances maritimes de l’époque, allaient se le partager par la bulle «Inter caetera» du Pape Alexandre VI qui traça une ligne de démarcation à 100 lieues à l’Ouest du Cap-Vert. Le traité de Tordesillas (7 juin 1494) déplacera cette ligne plus à l’Ouest, attribuant ainsi le Brésil, découvert officiellement le 22 avril 1500 par Pedro Alvares Cabral, au Portugal.
Entre cette première ligne dans l’Atlantique et une autre au méridien de l’archipel des Moluques, dans l’actuelle Indonésie, convenue entre Portugais et Espagnols par le traité de Saragosse du 22 avril 1529, s’étendit donc une première influence portugaise. Vasco de Gama doubla le Cap de Bonne-Espérance en 1497, s’ouvrant l’Océan Indien. Le Mozambique devint colonie portugaise dès 1498, tandis que la «découverte» de Madagascar fut le fait de Diego Dias (15 août 1500). Calicut en Inde était atteint en 1498, Malacca en Malaisie en 1511, la Chine en 1518, le Japon en 1542.
La Compagnie de Jésus à peine fondée le 27 septembre 1540, François-Xavier (1506-1552) portait l’Évangile en Inde et au Japon tandis que Matteo Ricci (1552-1610) s’immergeait en Chine. À Madagascar, après l’échec du Jésuite portugais Luis Mariano au XVIIème siècle, la Compagnie de Jésus dut attendre la deuxième moitié du XIXème siècle pour pouvoir s’implanter : et pendant un siècle, de 1864 à 1959, sous la houlette successive de Louis Jouen (1864-1872), Jean-Baptiste Cazet (+39 ans), Henri de Saune (+17 ans), Étienne Fourcadier (+19 ans) et Victor Sartre (+9 ans), le catholicisme à Madagascar fut grandement une oeuvre jésuite.
Le cardinal Jorge Mario Bergoglio, premier Jésuite à être élu Pape l’autre 13 mars 2013, marche sur les traces de ces pionniers et ses lointains prédécesseurs.