Antananarivo, 9 Août, 13h30 – La Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnaps) sortira-t-elle du capital d’Air Madagascar ? C’est une éventualité qui dépendra des discussions et des négociations qui sont en cours, soutient José Randrianasolo, président du Conseil d’administration de la Cnaps. Le plus important, selon responsable, c’est de « récupérer l’argent de la Caisse qui avait été placé dans cette compagnie aérienne ». Un placement « à hauteur 12 millions de dollars », confie-t-il en marge de la cérémonie de passation de service entre l’ancienne directrice générale par intérim, Joslina Tsaboto, et le nouveau directeur général de la Cnaps, Vimbina Rahaingonjatovo, mardi.
L’entrée de la Cnaps dans le capital d’Air Madagascar visait avant tout à lui apporter une aide financière, explique José Randrianasolo. La Cnaps avait été actionnaire à hauteur de 11% dans le capital d’Air Austral, l’ancien partenaire stratégique de la compagnie nationale malgache, pour un montant de 15 millions de dollars. Elle s’est dégagée de cet actionnariat et a affecté la valeur de ces actions dans le capital d’Air Madagascar.
Quand le pacte d’associés et l’accord de partenariat entre Air Madagascar et Air Austral avaient été résiliés au mois de juillet 2020, cette décision prévoyait la cession de 123 866 266 actions représentant 43,78% du capital social d’Air Madagascar détenues par Air Austral Invest au profit de la Cnaps. Inversement elle prévoyait aussi la cession des 420 981 actions représentant 6,79% d’Air Austral, détenues par la Cnaps, au profit d’Air Austral dans le cadre d’une réduction de capital. Air Austral avait rétrocédé à l’époque les 12 millions de dollars de la Cnaps en guise de transfert d’actions.
La Cnaps, qui estime avoir aidé Air Madagascar, entend maintenant récupérer le fonds qu’elle a placé dans cette compagnie aérienne. Le sujet aurait déjà été discuté avec le ministère de l’Economie et des finances ainsi qu’avec les nouveaux administrateurs de la compagnie nationale, confie José Randrianasolo. Les membres actuels du CA de la Cnaps et ceux qui prendront le relais dans le futur auront par ailleurs à mener avec la Direction générale de cet établissement public les actions de recouvrement, que ce soit par voie de négociation ou par voie judiciaire, lance-t-il.
La Cnaps n’est d’ailleurs pas « destiné à rester dans Air Madagascar » poursuit son président du Conseil d’administration. Il indique que c’est plutôt auprès de Madagascar ground handling (MGH) que la Caisse de prévoyance sociale souhaite faire du placement.
La restructuration en cours de la dette d’Air Madagascar continue de poser un risque fiscal, laissent entendre les discussions entre les autorités malgaches et le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du programme sur la Facilité élargie de crédit (FEC). Le plan actuel, qui prévoit une réduction de la dette de 65 millions de dollars, soit 60 % de la dette totale de la compagnie, reste soumis à l’accord des créanciers. Le gouvernement renoncerait à une grande partie des arriérés d’impôts de la société, actuellement estimés à 60 millions de dollars, d’après le rapport sur la quatrième revue de ce programme.














