La Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) finalise le document renfermant, entre autres, les obligations des taxis collectifs qui exploitent les lignes dans la capitale. Les arrêts intempestifs, les trajets non-terminés, le manque de respect aux usagers…. Tout cela ne devrait plus se reproduire dans les taxibe, du moins si l’on applique le nouveau cahier des charges des transporteurs urbains.
Le document cadre insiste, entre autres, sur la nécessité de respecter les primus et les terminus établis à l’avance pour les taxibe. Il en est de même pour le respect des arrêts réellement prévus, avec un temps d’attente d’une minute au maximum. L’un des points importants dans ce document concerne également l’obligation pour les taxi collectifs de servir les usagers entre 5h du matin et 20h.
Le non-respect des dispositions pourrait entraîner des sanctions « sévères », selon le cahier des charges nouvellement établi. Celles-ci peuvent aller de l’avertissement, à l’amende, jusqu’au retrait, provisoire puis définitif, du permis de conduire et/ou de licence pour les contrevenants. Mais les obligations ne concernent pas seulement les transporteurs et les coopératives. Les usagers sont également obligés de se conformer aux règles établies par la CUA, responsable des transports publics à Antananarivo, et des coopératives qui exploitent les lignes urbaines.
Il faut noter que des passagers se rendent complices des taxibe dans le non-respect des normes en vigueur. « Parfois, ce sont eux qui engueulent les forces de l’ordre qui arrêtent les bus pour effectuer un contrôle », déplore le Commandant Soamila Soloniaina, officier coordinateur de la Cellule d’Intervention Routière (CIR). « Cela les empêche des fois d’effectuer leur travail. À partir de maintenant, les taxibe qui enfreignent les dispositions [ndlr : du cahier des charges] peuvent être sanctionnés, mais désormais, les voyageurs ont également leur part de responsabilité », poursuit l’officier.
À un moment donné, les conditions proposées par les transporteurs avaient provoqué des remous parmi les usagers. « Nous nous asseyons sur des bouts de bois, et quand il pleut, l’eau entre à travers les fenêtres sans vitre » témoigne Vola, un utilisateur de bus, sans parler des longues file d’attente lors des heures de pointe, ou encore le débarquement sans ménagement des passagers au beau milieu du trajet. Un mouvement d’usagers, « Mitaky fitanterana sahaza », avait même vu le jour pour dénoncer le non-respect des usagers et pour faire respecter leurs droits au mois d’août 2018. Entre-temps, un procès est intenté contre un bus à la suite d’une plainte d’un passager qui affirme être victime de l’imprudence ou l’insouciance du chauffeur et du receveur.
Interrogé sur ces dispositions, Hery, chauffeur de taxibe, affirme être d’ « accord avec les décisions de la Commune ». « Ce qu’elle édicte nous convient en ce qui concerne le primus et le terminus » affirme-t-il, le sourire aux lèvres. Il dit « être conscient » de son obligation à ne pas embarquer ou débarquer des passagers en dehors des arrêts indiqués. Pour l’heure, les quelques chauffeurs de taxi-be interrogés déclarent ne pas être en possession du document. La CUA fait savoir qu’elle a commencé la distribution depuis le 7 février et espère que les chauffeurs et les receveurs reçoivent le cahier des charges d’ici à la fin du mois.
La fin du mois approche, les taxibe n’ont pas encore reçu le cahier des charges. Des responsables auprès des coopératives déclarent qu’ils attendent un feu vert de l’Union des coopératives de transports urbain (UCTU) pour commencer à remettre le document à leurs membres.