Les artisans malgaches multiplient les initiatives pour séduire les acheteurs locaux. Faire du Vita malagasy un synonyme de qualité est leur premier défi.
Le « Vita malagasy » peut aussi être synonyme de qualité. Les produits de maroquinerie commencent à acquérir une certaine notoriété auprès des acheteurs. Les étrangers, amateurs de produits exotiques, sont évidemment les premiers clients des artisans malgaches, mais les malgaches eux-mêmes ont tendance à de plus en plus consommer ces produits made in Madagascar.
Face à certains produits de moindre qualité importés de Chine, les consommateurs malgaches commencent de plus en plus à se tourner vers les articles fabriqués à Madagascar, qui sont de meilleure qualité et qui, à les entendre, ont une durée de vie plus longue. « Si avant j’achetais trois chaussures tous les deux mois, aujourd’hui, je n’achète plus qu’une paire de Vita malagasy par semestre », confie Harinivo Ratsizafy.
Mais au-delà de la qualité des produits, les artisans essaient aussi d’offrir de meilleurs services. « Nous offrons des services après-vente qui sont très appréciés par nos clients », indique Jean de Dieu Ramiarisoa, maroquinier. « Les acheteurs perçoivent ces services comme une garantie », poursuit-il.
Réduire les coûts
« Je préfère me tourner vers les artisans malgaches plutôt que d’enrichir les industriels étrangers »
Les campagnes de promotion des produits locaux semblent aussi avoir porté leurs fruits. Si Harinivo Ratsizafy achète des chaussures fabriquées à Madagascar, c’est aussi pour soutenir les entrepreneurs locaux. « Je préfère me tourner vers les artisans malgaches plutôt que d’enrichir les industriels étrangers », souligne-t-elle.
Pour séduire davantage les acheteurs malgaches, les artisans comme Jean de Dieu Ramiarisoa essaient de réduire les prix en diminuant les coûts de production. « Nous essayons de marier les matières pour que nos articles soient plus compétitifs sur le marché en termes de prix », indique l’artisan. Du tissu ou du raphia se mélange alors avec le cuir, et donne des produits moins coûteux. « Le plus important, conclut l’artisan, est de montrer à nos clients que ceux-ci sont ‘mafy et mateza’ », comprendre « qui est résistant et qui dure longtemps »
Malgré l’intérêt des acheteurs malgaches, les principaux clients des artisans locaux restent encore les étrangers. « La majorité des gens qui viennent chez nous sont les touristes », reconnaît Jean de Dieu Ramiarisoa. Ce maroquinier affirme également avoir « trois gros clients à l’étranger » à qui il envoie régulièrement « un conteneur de sacs en cuir ».