Antananarivo, 3 Décembre, 6h15 – Un report confirmé. Le Fonds monétaire international indique que la revue des deux programmes sur la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité de la résilience et de la durabilité (FRD) “devrait se conclure début 2025”. L’institution de Bretton Woods ne précise pas dans la publication qu’elle a diffusée lundi la date exacte à laquelle son Conseil d’administration procèdera à l’examen des dossiers.
Le report est néanmoins d’au moins un mois, l’achèvement de ce premier examen sur la base du respect des critères de performance pour fin juin 2024 devait déjà avoir eu lieu vers la fin du mois de novembre de cette année. D’aprės la proposition de calendrier de décaissements et des revues pour ces deux accords, l’avis favorable de ce CA devait déjà permettre à Madagascar d’encaisser le 30 novembre 36,6 millions de DTS au titre de la FEC et deux enveloppes de 20,366 millions de DTS chacune au titre de la FRD.
Selon le FMI, l’examen de la revue par son Conseil d’administration devrait se faire après l’adoption par le gouvernement d’un budget 2025 conforme aux objectifs du programme et la mise en œuvre du mécanisme d’ajustement des prix des carburants adopté en mai 2024. Si le projet de budget a déjà été adopté par le Parlement les 29 et 30 novembre, le mécanisme d’ajustement automatique des prix des carburants est encore en attente d’application.
Les recommandations du FMI en matière de budget consistent, notamment, à “élargir l’assiette fiscale en limitant les exonérations”, à “accroître la progressivité de l’impôt” et à “améliorer le respect des obligations fiscales et la transparence”. Le FMI rappelle également l’engagement des autorités malgaches “à réduire les dépenses fiscales de 280 milliards d’ariary par an de 2025 à 2027” afin “d’augmenter le ratio recettes fiscales/PIB de 2,4 points de pourcentage sur trois ans”.
Pour ce qui est de l’ajustement automatique des prix des carburants, le décret adopté en mai devait s’appliquer en juillet 2024, mais les autorités avaient décidé de à reporter son entrée en vigueur et à gérer les prix à la pompe. “Nous ne supporteront pas un changement important donc il faut limiter ces changements dans un premier temps”, avait expliqué le ministre de l’Energie et des hydrocarbures en juillet 2024.
Le FMI rappelle toutefois que “le mécanisme n’implique pas la suppression immédiate de la subvention aux prix ni l’application des prix du marché, mais vise des ajustements mensuels des prix à la pompe en fonction de l’évolution des prix de référence ou du marché, avec une variation mensuelle maximale fixée par les autorités en mai 2024 à +/-200 ariary par litre”. Il souligne que ce mécanisme “permet de petits ajustements mensuels prévisibles, qui sont préférables à de grands changements de prix inattendus qui peuvent prendre la population par surprise”.
Par ailleurs, parmi les mesures attendues par le FMI dans la première revue de la FEC figurent entre autres la finalisation et l’approbation par le Conseil des ministres au mois de novembre du plan de relance de la Jirama préparé par sa nouvelle équipe de direction. Les autorités malgaches devaient également continuer à communiquer au FMI les indicateurs clés de performance des administrations fiscales et douanières.
Pour bénéficier des deux premières enveloppes de la FRD, les autorités malgaches devaient mener deux réformes. Il s’agit de l’adoption du nouveau décret précisant le mandat du Comité interministériel pour l’environnement (CIME) et l’adoption d’un nouveau décret sur les évaluations d’impact environnemental pour remplacer le décret MECIE.
Dans la loi des Finances rectificative (LFR) 2024, les autorités avaient prévu deux décaissements de 73,2 millions de DTS dans le cadre de la FEC. A ces montants devaient s’ajouter des soutiens financiers de 40,7 millions de DTS dans le cadre du programme sur la FRD prévus dans ce document budgétaire, et qui étaient conditionnés par des mesures à prendre sur l’environnement.