Antananarivo, 8 Mai, 10h20 – Des compétences transversales dans la délégation malgache à la prochaine réunion de la Commission mixte sur les Îles éparses prévue le 30 juin prochain. Sans en dévoiler la liste des membres, le Conseil des ministres met en avant une équipe pluridisciplinaire qui sera conduite soit par le Premier ministre soit par la ministre des Affaires étrangères. Celle-ci inclura, en plus d’un représentant du ministère des Forces armées, des représentants issus des départements de la Pêche et de l’économie et de l’Environnement et du développement durable. Des experts en droit et en stratégie feront également partie de la délégation malgache.
Avec une délégation incluant des représentants des ministères en charge de la Pêche et de l’Environnement, Madagascar confirme sa volonté de faire un pas en avant dans la résolution du différend sur les Îles éparses. Lors de son émission spéciale diffusée sur la chaîne de télévision publique, le président de la République Andry Rajoelina avait exprimé sa volonté de « trouver une solution durable dans l’intérêt des deux nations ».
Reconnaissant un rapport de force défavorable et évoquant une impasse diplomatique prolongée sur ce dossier depuis 55 ans, il s’est déclaré favorable à un dialogue visant une “solution commune”. Tout en réaffirmant son attachement symbolique aux îles, le chef de l’Etat a laissé entendre que Madagascar était prêt à privilégier une démarche constructive plutôt qu’un affrontement de positions figées comme cela a été le cas en 2019.
Pour la commission mixte du 30 juin, la France, elle, entend rester sur sa position de “gérer ensemble en bonne intelligence” ces territoires et de “les protéger conjointement”, comme l’avait évoqué le président français Emmanuel Macron durant sa visite d’Etat à Madagascar le 23 avril. Il avait notamment insisté sur la nécessité de bâtir un partenariat respectueux, fondé sur des décisions communes, et qualifié de “picrocholins” les débats sur la souveraineté.
En 2019, la délégation malgache, dirigée par le Premier ministre avait inclus des experts en droit international et en relations internationales, tels que le Professeur Raymond Ranjeva et le professeur Liva Djacoba Tehindrazanarivelo. Ont également fait partie de la délégation de 2019, le secrétaire général du ministère de la Défense nationale de l’époque, le vice-amiral Antoine de Padoue Ranaivoseheno et le directeur général de l’Autorité portuaire, maritime et fluvial (APMF), le capitaine de vaisseaux Jean Edmond Randrianantenaina.
Lors de la première commission mixte, les deux parties avaient reconnu “l’existence d’un différend sur la question de la souveraineté” et avaient chacune insisté sur ce point. A l’époque, Madagascar avait soulevé que “la restitution de la souveraineté de Madagascar sur ces îles reste une question fondamentale dans la négociation et constitue une question devant être abordée préalablement à l’examen et à l’adoption d’une solution commune de développement”. La France, elle, avait “présenté les éléments fondant les bases juridiques et la licéité de la souveraineté française sur ces îles, conformément au droit international”. Elle avait en même temps “présenté les propositions de la France en faveur de perspectives communes de développement dans cette zone”.
Retrouvez l’actualité à Madagascar sur notre site web www.2424.mg














