Antananarivo, 8 Mars, 9h10 – Appel d’urgence des Nations Unies à l’Etat malgache. La situation des personnes atteintes d’albinisme à Madagascar inquiète la communauté internationale. Dans un communiqué relayé ce lundi par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), trois experts des Nations unies exhortent les autorités publiques à « prendre des mesures immédiates pour protéger toutes les personnes atteintes d’albinisme ».
Dans le communiqué relatif à la conclusion des experts, le Haut-commissariat des droits de l’homme (HCDH) rapporte « plus d’une douzaine d’enlèvements, d’attaques et de meurtres signalés au cours des deux dernières années dans diverses régions de Madagascar, notamment dans l’Atsimo Andrefana, dans le Menabe, dans la Haute Matsiatra, dans l’Ihorombe et dans l’Anosy ». L’Unicef signale même la découverte « ce 4 Mars 2022, dans la commune rurale de Berano à Amboasary, le corps sans vie et mutilé d’un enfant d’environ six ans atteint d’albinisme ».
Selon les experts des Nations unies, ces enfants atteints d’albinisme sont notamment victimes « de mutilations et de démembrements » où les parties du corps démembrées sont, soit utilisées « dans des rituels pour apporter chance et protection », soit utilisées pour alimenter « un trafic transfrontalier » en vue de « servir une clientèle riche et influente ». « Une évaluation succincte de l’insécurité dans le Sud de Madagascar réalisée en Janvier 2022 confirme l’existence de ces perceptions et croyances qui encouragent le vol et le trafic d’organes », rappelle l’Unicef.
Parmi les mesures de protection recommandées, les experts cités par le HCDH soulèvent « la nécessité d’accorder la priorité aux programmes d’éducation et de sensibilisation à la situation critique des personnes atteintes d’albinisme afin de contrer les mythes horribles qui ont conduit à leur assassinat ». L’Unicef, en plus de la sensibilisation, prône la mise en place d’un mécanisme de veille informationnelle et la priorisation de la poursuite, l’arrestation et la condamnation des auteurs présumés ». Les deux parties ont exprimé leur volonté de travailler en collaboration avec les autorités malgaches en ce sens.














