Antananarivo, 15 Novembre, 14h40 – “C’est un virage stratégique”. L’Union européenne (UE) décide de se tourner davantage vers la formation professionnelle pour son nouveau programme de soutien à l’éducation à Madagascar. Ce vendredi, l’UE et le ministère de l’Economie et des finances ont signé la convention de financement du programme “Compétences pour toutes et tous” , un programme financé à hauteur de 177,5 milliards ariary par l’Union européenne qui a pour objectifs de soutenir la formation professionnelle et l’enseignement technique à Madagascar.
L’une des composantes principales du projet est de proposer des formations de qualité qui répondent aux besoins du marché du travail. Plusieurs secteurs cibles ont ainsi été identifiés, des secteurs jugés comme secteur d’avenir et qui seront les plus grands pourvoyeurs d’emploi dans le futur proche. Il s’agit des secteurs énergies renouvelables, économie bleue, métiers verts et numérique. “Nous savons qu’il y a des emplois qui seront créés dans ces secteurs”, indique Roland Kobia, ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar. “La formation professionnelle c’est bien, mais s’assurer que les jeunes qui reçoivent ces formations et un emploi à la fin, c’est mieux”, ajoute le diplomate.
L’autre composante principale du projet est la réduction de l’inégalité homme femme dans le secteur de l’enseignement technique et la formation professionnelle. Dans l’élaboration du projet, l’Union européenne est arrivé sur le constat que sur les 1% des jeunes malgaches qui suivent une formation technique et professionnelle 70% sont des hommes et 30% sont des femmes. Le projet souhaite ainsi réduire les inégalités basées sur le genre dans la formation professionnelle et l’enseignement technique à Madagascar.
“Ce programme est un levier pour l’autonomisation et l’inclusion des jeunes femmes”, souligne encore Roland Kobia. “L’accent est mis sur la jeunesse et les jeunes filles, renforcer l’employabilité des jeunes femmes et leur accès à des emplois décents, c’est un véritable projet transformatif” , explique-t il.
Le projet sera mis en œuvre pendant 6 ans. Cinq régions ont été ciblées pour sa mise en œuvre, les régions Analamanga, Vakinankaratra, Haute Matsiatra, Diana et l’Atsinanana. Il s’agit selon le diplomate européen d’un “investissement massif avec une approche systémique”. Le projet va appuyer directement les centres de formations via la réhabilitation des infrastructures, l’équipement et d’autres encore ou encore appuyer toute la chaîne d’ingénierie de formation. “Nous avons la volonté d’apporter des perspectives d’avenir à des milliers de jeunes malgaches en joignant les ressources et les efforts dans le système de l’enseignement et de la formation”, soulève pour sa part Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Economie et des finances.
Le projet présente également un volet pour l’enseignement supérieur. Il est notamment prévu la création d’un observatoire inter-universitaire sur les inégalités et les vulnérabilités, l’appui à la création d’une université virtuelle ou encore la formation en continue des enseignants via le projet Perform+
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