De nombreux jeunes souhaitant intégrer le secteur industriel ont tenu à s’assurer sur ce qui les attend dans le monde de l’industrie avant de se lancer dans l’entrepreneuriat. Le président du Syndicat des industries de Madagascar leur a donné des conseils.
« Comment placer nos produits sur le marché alors que la concurrence est rude ? » « Comment faire face à l’arrivée des investisseurs étrangers qui vont bénéficier de nombreux avantages avec la loi sur les Zones économiques spéciales (ZES) ? » « Par où commencer quand on veut exporter ces produits ? » « Où trouver les financements pour démarrer une activité ? » « Qu’est-ce qui est proposé pour la protection des jeunes créateurs d’entreprises ? »
La conférence débat organisée le 16 août dernier au Centre d’excellence en entrepreneuriat (CEENTRE) a été l’occasion pour les jeunes de poser des questions sur les différentes démarches à entreprendre pour lancer une entreprise, mais aussi sur les éventuels obstacles qui pourraient se dresser sur le chemin. Le conférencier, Fredy Rajaonera, président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM), a tenté de les rassurer, sans pour autant leur cacher les réalités.
Les principales inquiétudes des jeunes venus nombreux à la conférence ont porté sur le financement, les débouchés, la concurrence mais aussi sur la lourdeur des taxes et des impôts qu’il faut payer à l’Etat. « Comment peut-on concurrencer les produits importés des pays avec lesquels l’État a conclu des accords commerciaux alors que nos produits sont lourdement imposés ? » s’insurge un étudiant en management des industries. « Cette politique fiscale peut rendre frileux les plus déterminés », poursuit-il.
Dépasser les obstacles
« Les taxes à l’exportation des produits transformés à Madagascar doivent également être diminuées »
Les jeunes ayant assisté à la conférence ont mis en avant leur volonté de s’engager dans le secteur de l’industrie, et ont montré qu’ils avaient des idées et des produits à transformer. Pour eux, il est important que l’État baisse les impôts réclamés aux jeunes entreprises afin de les aider à se lancer puis à s’épanouir. « Les taxes à l’exportation des produits transformés à Madagascar doivent également être diminuées », suggèrent-ils, « tandis que les taxes sur les produits importés doivent être augmentés ».
Reconnaissant que « les taxes pèsent sur les entreprises malgaches », Fredy Rajaonera a souligné les combats menés par son organisation dans ce sens. Il a notamment soulevé la mise en place de la Loi sur le développement industriel de Madagascar (LDIM) qui devrait « ouvrir une nouvelle ère pour le secteur de l’industrie ».
Cette loi, initiée par le SIM, prévoit pour les industriels des avantages fiscaux ainsi que divers appuis, comme l’Agence nationale pour le développement de l’Industrie ou le Fonds national pour le développement de l’industrie. « Nous sommes en attente des décrets d’application et la loi peut entrer en vigueur », a indiqué le président du SIM.
Malgré ce texte, Fredy Rajaonera, invite les jeunes à aller de l’avant et à ne pas toujours attendre l’État. « Il ne faut pas se décourager face aux démarches et procédures administratives », a-t-il recommandé à son auditoire. « Soyez convaincus de ce que vous faites, enfoncez les portes et ne restez pas bloqués sur les problèmes financiers », a-t-il martelé. « Vous êtes de futurs entrepreneurs, vous êtes de nouveaux talents », a-t-il conclu.