Antananarivo, 28 mars, 21h15 – Le couperet tombe. La Haute Cour constitutionnelle (HCC) a prononcé la déchéance de Christine Razanamahasoa en tant que député « avec toutes les conséquences de droit », selon son arrêt, publié en début de soirée ce jeudi.
« Les actes commis par la députée Razanamahasoa Christine Harijaona constituent une violation flagrante de la ligne de conduite du groupe parlementaire « Isika Rehetra Miaraka Amin’i Andry Rajoelina » (IRD) » considère la HCC. Elle cite la mise en place d’une plateforme de dialogue et de médiation « qui avait pour objectif de reporter l’élection présidentielle ».
Pour la Cour, la députée d’Ambatofinandrahana, « usant de sa fonction de Présidente de l’Assemblée Nationale entrent en contradiction avec la ligne de conduite du groupe parlementaire « Isika Rehetra Miaraka Amin’i Andry Rajoelina » (IRD) à laquelle elle est affiliée ». « La composition de la plateforme de dialogue et de médiation et les actions entreprises par celle-ci laissent apparaître qu’il s’agit d’une force politique qui s’oppose à la tenue de l’élection présidentielle dont le processus a déjà été engagé, et à la candidature soutenue par le groupe parlementaire « Isika Rehetra Miaraka Amin’i Andry Rajoelina » (IRD) », affirme-t-elle.
Dans ses considérants, l’arrêt de la HCC cite l’article 72 de la Constitution qui dispose que « la déchéance d’un député peut [également] être prononcée par la Haute Cour Constitutionnelle s’il dévie de la ligne de conduite de son groupe parlementaire ». La Cour balaie d’un revers de la main les arguments de Christine Razanamahasoa sur les conditions de déchéance d’une présidente d’une institution et sur le délai de 48 heures qui lui a été donné pour présenter sa défense après le dépôt de requête aux fins de déchéances par le groupe parlementaire IRD à Ambohidahy le 26 mars.
Christine Razanamahasoa était venue à la HCC ce jeudi en début d’après-midi, non pas pour déposer sa mémoire en défense mais pour déposer une requête demandant un délai supplémentaire. Elle avait soulevé la nécessité de « respecter les procédures » avant de parler d’ « acharnement » et de « dérive ». Elle se sent attaquée « car je défends l’Etat de droit », lâche-t-elle.
Pour sa part, Lalatiana Rakotondrazafy, ministre de l’Enseignement technique et la formation professionnelle avait indiqué qu’un député ne peut dévier de la ligne politique de son parti, sous peine de déchéance, dans une vidéo publiée par la Dépêche informative Taratra. Pour elle « Madame Christine Razanamahasoa (…) veut torpiller le processus démocratique [et que] son problème est qu’elle veut écarter le président fraîchement élu ».














