Les autorités annoncent la plantation annuelle de 40 millions de pieds d’arbres pour que Madagascar soit à nouveau couverte de forêt. La campagne officielle de reboisement a été lancée le 2 mars dernier.
« Recouvrir Madagascar de forêt ». C’est le thème retenu par le gouvernement cette année pour lancer sa campagne de restauration des forêts malgaches. L’objectif des autorités serait alors de reboiser une superficie annuelle de 40 000 ha par an en plantant 40 millions de pieds d’arbres.
Les actions concernent tous les écosystèmes forestiers du pays : les forêts humides de l’Est, les forêts sèches de l’Ouest, les forêts épineuses du Sud, les forêts littorales, les forêts de Tapia, les mangroves et même les forêts de plantation. « Ceux qui se soucient de l’avenir plantent des arbres aujourd’hui et donnent aux générations futures des endroits où s’abriter » avait annoncé le Président de la République, Andry Rajoelina, lors du lancement officiel de la campagne de reboisement, le 2 mars à Moramanga, sur les terrains de Fanalamanga.
Dans un pays où des dizaines de milliers d’hectares d’arbres et de forêts partent en fumée chaque année à cause des feux de forêts et de la fabrication de charbon de bois et de bois de chauffe, le reboisement est plus qu’une nécessité. « La décision de reboiser 40 000 ha de forêt par an est une très bonne décision », réagit le Pr Jonah Ratsimbazafy, primatologue très actif dans la protection de l’environnement. « Si la destruction annuelle de 30 000 ha de forêts se poursuit, il n’y aura plus de forêts à Madagascar dans 35 ans », poursuit-il. Selon le Dr Mamy Rakotoarijaona, directeur des opérations techniques auprès de Madagascar National Parks (MNP), « chaque année, il existe à Madagascar 19 000 points de feu, dont 1 900 se passent dans des aires protégées ».
Afin d’optimiser les actions de reboisement, les spécialistes proposent alors que les reboisements soient effectués sur des terrains ou les plantations pourront être protégées. « Sans bonne protection, les pieds nouvellement plantés risquent très vite de disparaître », souligne le Pr Jonah Ratsimbazafy. « C’est facile de planter, mais c’est plus difficile de protéger les jeunes plants qui sont très vulnérables face aux aléas », ajoute-t-il. Le primatologue parle ainsi de l’importance des mesures d’accompagnement et de suivi pour s’assurer que les plants soient bien protégés.