Antananarivo, 21 Novembre, 6h15 – “Nous pourrions gagner plus en taxant le riz. Nous pourrions gagner plus en taxant les médicaments. Nous ne l’avons cependant pas fait”. Rindra Rabarinirinarison, ministre de l’Economie et des finances, explique le choix du gouvernement de taxer les transactions mobiles plutôt que d’autres secteurs. Sur le plateau de la chaîne de télévision publique TVM, elle explique que l’Etat a choisi le “moindre mal” en instaurant cette nouvelle taxe.
“Se faire taxer fait toujours mal, que l’on prélève peu ou beaucoup”, reconnaît la ministre. “Personne n’est content de se faire prélever de l’argent. Mais nous avons choisi le principe du moindre mal, de prélever là où cela ferait le moins mal”, ajoute-t-elle. Rindra Rabarinirinarison indique alors que l’Etat pourrait instaurer une taxe sur le riz ou encore sur les médicaments. Cela permettrait à l’Etat de gagner beaucoup d’argent selon elle. “Lorsqu’on a fait les calculs, on a vu que l’Etat pourrait gagner jusqu’à 730 milliards si on instaurait une taxe sur le riz mais on ne le fait pas, c’est cela le moindre mal”, confie-t-elle.
La déclaration de la ministre intervient après la réaction des trois opérateurs en mobile banking qui avaient dénoncé que taxer à hauteur de 0,5% les transactions mobiles au-dessus de 150 000 ariary serait un “fardeau pour les 23 millions de Malgaches qui utilisent leur service” et “met en péril l’économie nationale ainsi que l’avenir de l’inclusion financière”. Mais Rindra Rabarinirinarison indique que non seulement l’Etat est prêt à discuter, mais que son équipe est prête à faire face aux opérateurs. “Prélever les impôts nécessite un état d’esprit spécial. Ce n’est pas tout le monde qui a le mental pour faire face et pour prélever les impôts, les services des impôts sont prêts car il faut améliorer les recettes de l’Etat”, martèle-t-elle.
Face à la presse lors de la présentation du projet de Loi de finances 2025 lundi, Rindra Rabarinirinarison avait indiqué que la décision d’instaurer cette taxe n’aurait pas d’impact sur l’inclusion financière au vu de son taux qui, selon elle, est particulièrement bas. Selon elle, cette taxe de 0,5% n’est qu’un geste symbolique alors que la taxe à Madagascar est de 20%.
Photo : TVM














